Inégalités régionales et accès aux droits humains : Régions du Sud : Meilleurs taux d'accès aux services essentiels et au bien-être social La Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) relevant du ministère des finances vient de publier une intéressante étude qui rend compte des l'état de développement des régions appréhendé à travers l'accès aux droits humains. Dans notre éditions de lundi, nous avons présenté les inégalités régionales en matière de droit à la santé, à la sécurité alimentaire, à d'accès à l'eau, à l'électricité et à l'assainissement ; à l'éducation ; à la justice et à la protection judicaire et à la protection sociale. S'agissant du Droit au travail et à des conditions justes, l'étude révèle que la contribution du potentiel de mains d'oeuvre dans la création de la richesse nationale, mesurée par le taux d'activité, a significativement baissé aussi bien au niveau national qu'au niveau de chaque région entre 1999 et 2013, avec des contrastes significatifs entre les régions. En effet, seulement cinq régions ont affiché des taux d'activité supérieurs au national estimé à 48,3% en 2013 (contre 54,4% en 1999). Il s'agit, notamment, de la région de Doukala-Abda qui vient en tête (un taux de l'ordre de 58,8% contre 62% en 1999), suivie par la région de Chaouia-Ouardigha (56,6% contre 58,4%), la région du Gharb-Chrarda-Béni Hssen (55% contre 58,1%), la région Taza-Al Hoceïma-Taounate (52,9% contre 55,2%) et la région Marrakech-Tensift-Al Haouz (52% contre 55,8%). Un constat majeur est à relever. Il s'agit de la participation des femmes à la vie active qui reste encore très faible. Leur taux d'activité n'est que de 25,1% au niveau national en 2013, contre 73% chez les hommes. Ces disparités s'accentuent au niveau régional en enregistrant un record au niveau de trois régions où le taux d'activité des hommes est plus que 5 fois supérieur à celui des femmes : la région de Tanger- Tétouan (le taux d'activité des femmes est de 14,9% en 2013 contre 73,7% pour les hommes), la région de l'Oriental (13,9% contre 77,2%) et pour les régions du Sud (16,5% contre 72,2%). Toutefois, les régions ayant une vocation agricole ont affiché des taux d'activité féminine plus importants qui oscillent entre 27,9% dans la région de Tadla-Azilal et 38,4% dans la région de Doukala- Abda, alors même qu'ils restent deux fois moins importants que ceux des hommes. L'observation de la structure de la population active par région révèle qu'elle a légèrement changé entre 1999 et 2012. En outre, trois régions constituent, historiquement, un centre d'attractivité de la main d'oeuvre et accaparent 32,8% de la force de travail en 2012. Il s'agit, en l'occurrence, du Grand Casablanca, capitale économique du pays, avec 12%, Marrakech-Tensift-Al Haouz (10,6%) et Souss- Massa–Daraâ (10,1%). D'un point de vue sexospécifique, les femmes contribuent, globalement, moins dans l'offre de travail au sein de toutes les régions, soit 26,3% au niveau national. Les parts les plus importantes des femmes dans la population active ont été constatées au niveau des régions à prédominance agricole, à savoir les régions de Souss-Massa–Daraâ avec 36,6%, de Tadla- Azilal (31,8%), de Marrakech-Tensift-Al Haouz (31,7%), de Chaouia-Ouardigha (31,4%), du Gharb- Chrarda-Béni Hssen et de Doukala-Abda (31% chacune). En revanche, les disparités genre sont plus prononcées dans le reste des régions qui ont enregistré des parts ne dépassant guère le niveau national (26,3%), avec une acuité constatée dans les régions de Tanger-Tétouan (14,6%), de l'Oriental (15,2%) et du Sud (17,2%). L'évolution positive de l'emploi entre 1999 et 2012 s'est accompagnée d'une dynamique régionale différenciée. En effet, des disparités importantes ont été relevées en termes de rythme de croissance de l'emploi. Le taux de croissance annuel moyen, estimé à +1,3% au niveau national, pendant la période 1999-2012, oscille entre +3,3%, observé au niveau des trois régions du Sud et -1,4% enregistré au niveau de la région de Tadla-Azilal. Ainsi, des performances plus importantes que la moyenne nationale en matière de création d'emplois ont été relevées au niveau de six régions, à savoir : les trois régions du Sud (+3,3%), Rabat-Salé- -Zemmour-Zaer et Grand Casablanca (+1,8% chacune), Tanger-Tétouan (+1,5%) et Chaouia- Ouardigha (+1,4%). A l'exception de la région de Tadla-Azilal, qui a enregistré un taux négatif de -1,4%, les rythmes moyens d'évolution de l'emploi dans le reste des régions demeurent positifs sans dépasser le niveau national. La structure régionale de l'emploi a presque stagné entre 1999 et 2012, mais des disparités interrégionales ont été constatées au niveau de cette structure. En effet, la région du Grand Casablanca vient en tête et concentre 11,8% de la population active occupée nationale en 2012 contre 10,6% en 1999, suivie par Marrakech-Tensift-Al Haouz (11,1% contre 11,2%) et Souss-Massa-Draa (10,4% contre 10,6%). Les parts des autres régions dans l'emploi total ne dépassent guère les 8% chacune. Si l'on observe les données relatives à 2013, on constate que le taux de chômage a atteint son niveau le plus élevé dans la région de l'Oriental 16,2% (19,6% dans l'urbain et 10,8% dans le rural). La région de Meknès-Tafilalet vient en second rang avec un taux de 12,3% (18,9% en urbain contre 5% en rural), suivie par les régions de Tanger-Tétouan avec 11,9% (17,6% contre 3,8%), les trois régions du Sud avec 11,6% (14,2% contre 4,7%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer avec 10,8% (12,7% contre 2,8%), Gharb-Chrarda-Béni Hssen avec 10,7% (16,6% contre 6,9%) et Grand Casablanca avec 10,5% (10,5% contre 9,9%, Le taux d'urbanisation élevé de cette région (92%) fait que la population rurale cherche des opportunités d'emploi dans les centresurbains proches, ce qui a engendré des taux proches dans les deux milieux).