Les évolutions contrastées des PIB dans les seize régions du Royaume se sont traduites en 2011 par un creusement des écarts entre régions en termes de création de richesse. Chiffres du HCP à l'appui, l'écart absolu moyen (la moyenne des écarts absolus entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen) est passé de 16,9 milliards de DH en 2004 à 24 milliards en 2011. Dans le détail, les régions ayant réalisé des taux de croissance du PIB supérieurs à la moyenne nationale (5%) sont celles de Chaouia-Ouardigha (+25,8%), du Sud (+10%), de Doukkala–Abda (+8%), Gharb-Chrarda-Béni Hssen (+7,3%), Grand Casablanca (+7,2%) et de Meknès–Tafilalet (+6%). Les régions dont le taux de croissance du PIB a été inferieur à la moyenne nationale sont celles de Souss-Massa-Daraâ (+3,9%), Tanger-Tétouan (+3,9%) et Taza-Al Hoceïma–Taounate (+0,9%). Par contre, la contre-performance est observée au niveau des régions de Marrakech-Tensift-Al Haouz (-2,8%), de Fès–Boulemane (-2%), de l'Oriental (-1,4%) et de Rabat-Salé-Zemmour–Zaer (-0,3%). Au niveau de la structure du PIB selon les régions, le HCP (Haut Commissariat au Plan) note, dans sa note d'information relative aux comptes régionaux, que quatre régions sur seize créent environ la moitié de la richesse nationale (48,9 % du PIB en valeur) : Grand Casablanca (19,8% du PIB), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (12,0%), Chaouia-Ouardigha (8,8%) et Marrakech-Tensift-Al Haouz (8,3%). Côté structure des activités par région, les activités primaires (agriculture et pêche) continuent à être dominantes dans trois régions. Il s'agit de Tadla-Azilal avec 33,6% du PIB régional, de Taza-Al Hoceïma-Taounate avec 33,6% et du Gharb-Chrarda –Béni Hssen avec 33,2%. Les activités secondaires (Industrie, mines, distribution d'électricité et d'eau et bâtiment et travaux publics) sont, quant à elles, bien représentées dans les régions de Chaouia–Ouardigha (54,3% du PIB), de Doukala-Abda (39,4%) et du Grand Casablanca (36,2%). De leur côté, les activités tertiaires (services marchands et non marchands) sont largement dominantes dans les régions de Rabat-Salé–Zemmour-Zaer (71,5% du PIB régional), des trois régions du Sud (58,4%), du Grand Casablanca (55,1%) et de Fès-Boulemane (54,3%). Autre élément soulevé par le HCP concerne la contribution régionale à l'activité économique nationale. Le HCP note dans ce sens que les activités du secteur primaire sont plutôt l'apanage de six régions (Souss-Massa-Draâ, Gharb-Chrarda-Béni Hssen, Doukkala–Abda, Meknès–Tafilalet, Marrakech-Tensift-Al Haouz et Chaouia–Ouardigha) qui contribuent chacune à hauteur de 10% environ de la valeur ajoutée nationale de ce secteur. Les activités du secteur secondaire sont concentrées dans les régions du Grand Casablanca et de Chaouia-Ouardigha qui s'accaparent plus de 42% de la valeur ajoutée nationale du secteur. Le Grand Casablanca et Rabat-Salé-Zemmour-Zaer contribuent, à elles seules, pour 39% environ à la valeur ajoutée des activités tertiaires. Le HCP fait savoir, en outre, que le taux d'accroissement du PIB par habitant dans la région de Chaouia-Ouardigha a atteint 25% en 2011, confirmant ainsi les performances déjà relevées par le passé avec des taux de 24,4% entre 2007 et 2009 et 15,7% entre 2009 et 2010. C'est ainsi, qu'en termes de PIB par habitant, cette région a rejoint le niveau observé dans le Grand Casablanca (environ 40600 DH), alors qu'en 2004 ce dernier était deux fois plus élevé (33011 DH contre 16000 DH). Le HCP indique, par ailleurs, que cinq régions participent pour environ 67% des dépenses de consommation finale des ménages. A leur tête, le Grand Casablanca (14,6%) suivi de Tanger-Tétouan (11,8%), de Rabat-Salé-Zemmour–Zaer (11,1%), de Marrakech-Tensift-Al Haouz (10,3%) et de Souss-Massa-Draâ (8,6%).