6 régions créent près des deux tiers de la richesse nationale La nouvelle étude réalisée par le HCP sur les comptes régionaux (PIB et dépenses de consommation finale des ménages) tombe à pic et apporte de nombreux éléments d'informations, de nature à enrichir le débat sur le projet de régionalisation. L'étude fournit aussi des indicateurs selon le découpage à 12 Régions proposé par la Commission Consultative de la Régionalisation. Les résultats des comptes régionaux de l'année 2010 font apparaître que six régions sur seize créent près de 63,8% de la richesse nationale. La région du Grand Casablanca se situe en première position avec 19,2% suivi de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (12,6%), de Marrakech-Tensift-Al Haouz (8,9%), de Tanger-Tétouan (8%), de Souss-Massa-Daraâ (7,7%) et de Chaouia-Ouardigha (7,5%). Viennent ensuite trois régions qui contribuent pour 17,4% au PIB. Il s'agit de Doukkala-Abda (6,8%), de Mèknes-Tafilalt (5,5%) et de l'Oriental (5,1%). La contribution de chacune des autres régions varie entre 2,8% (Tadla-Azilal) et 4,4% (Fès-Boulemane). L'écart absolu moyen entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen a été en 2010 de 23 milliards de DH, légèrement supérieur à celui de 2009 qui était de l'ordre de 22,9 milliards de DH. L'analyse des contributions des régions à la formation du PIB sur la période 2004 et 2010 révèle, selon le HCP : un recul de la part du Grand Casablanca de près de 4,5 points, passant de 23,7% en 2004 à 19,2% en 2010 ; une amélioration des parts des régions de Chaouia-Ouardigha (2,3 points), de Marrakech-Tensift-Al Haouz (1,3 point) et des régions du Sud (1 point) ; et une quasi-stabilité dans les contributions des autres régions (variation inférieure à 0,5 point) en particulier la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer dont la part est passée de 12,3% en 2004 à 12,6% en 2010. Au plan des structures des activités économiques, les comptes établis pour 2010 confirment la prédominance des activités primaires (agriculture et pêche) dans trois régions. Il s'agit de Tadla-Azila (35,4%), de Taza-Al Hoceima-Taounate (33,3%) et du Gharb-Chrarda-Béni Hssen (31,4%). Ces comptes confirment également une concentration des activités secondaires (industrie, mines, énergie et BTP) dans la région de Chaouia-Ouardigha où la part de ces activités dans la valeur ajoutée régionale a atteint 53% en 2010 et de Doukala Abda avec 41,5%. Au Grand Casablanca et malgré la tendance à la baisse du poids de ces activités, celui-ci n'en reste pas moins important s'établissant à 39,5% en 2010 (contre 43,2% en 2004). Le secteur tertiaire (commerce - services marchands et non marchands) représente les parts les plus importantes dans les régions de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (77,2%), les régions du Sud (63%) et du Grand Casablanca (58,9%). S'agissant de la contribution régionale aux activités économiques, la configuration de la contribution régionale aux activités économiques n'a pas connu de grands changements par rapport à 2009, font remarquer les analystes du HCP. Au niveau du secteur primaire, la part de sa valeur ajoutée régionale par rapport au total national est importante dans les régions de Marrakech-Tensift-El Haouz et de Souss-Massa-Daraâ avec 10,6 % chacune. Dans le secteur secondaire, c'est la région du Grand Casablanca qui concentre près de 26% de la valeur ajoutée nationale suivie de la région de Chaouia-Ouardigha avec 13,6%. Quant aux activités tertiaires, elles restent prépondérantes au niveau du Grand Casablanca (20,8%) et de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (17,8%). Concernant les dépenses de consommation finale des ménages (DCFM), l'allure de leur distribution ne s'éloigne pas trop de celle du PIB. Entre les régions, elle dégage cependant des écarts moins importants. Les six régions qui créent 63,8% de la richesse nationale ont des dépenses de consommation finale se situant à près de 60,9% des dépenses de la consommation finale des ménages à l'échelle nationale. Selon le découpage proposé par la Commission Consultative de la Régionalisation (12 régions), les indicateurs s'établissent en trois étages : - 4 régions riches et à économie diversifiée, disposant d'un potentiel important de croissance, créent plus de 65,5% du PIB, il s'agit de Casablanca-Settat (28,9%), de Rabat-Salé-Kénitra (16,2%), de Marrakech-Safi (11,4%) et de Fès-Meknès (9,5%) ; - 4 régions intermédiaires émergentes créent environ 26,6% du PIB. Il s'agit de Tanger-Tétouan (8,2%), de Souss-Massa (6,2%), de Béni Mellal-Khénifra (6,5%) et de l'Oriental-Rif (5,6%) ; - 4 régions ne participant qu'à hauteur de 7,3% à la création du PIB, il s'agit de Drâa-Tafilalet (3,4%) et des trois régions du sud (3,9%). D'après les analystes du HCP, l'écart absolu moyen entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est de 41,7 milliards de DH dans le découpage des 12 régions au lieu de 23 milliards dans le découpage en vigueur de 16 régions consacrant ainsi une plus grande dispersion des richesses régionales créées dans le découpage proposé par la Commission consultative de la régionalisation. Par ailleurs, en termes du PIBR par habitant, il ressort de l'étude que 4 régions présentent un niveau supérieur à la moyenne nationale (23.955 DH/Habitant). Il s'agit des régions de Casablanca-Settat, de Rabat-Salé-Kénitra, d'Ed Dakhla-Oued Eddahab et de Laayoun-Saguia al Hamra. Globalement, l'écart absolu moyen entre le PIB par tête des différentes régions et le PIB par tête national, montre une réduction de la dispersion par rapport au découpage en vigueur de 16 régions. Selon le HCP, cet écart est de 7.071 DH au lieu de 7.216 DH.