■ La région du Grand Casablanca concentre plus de 31% de la valeur ajoutée nationale et contribue à hauteur de 19,5% au PIB. ■ Le découpage proposé par la Commission consultative de la régionalisation réduit l'écart absolu moyen entre le PIB par tête des différentes régions et le PIB par tête régional moyen de plus de 28%. Dans le cadre du processus de régionalisation avancée initié par SM le Roi Mohammed VI, la Commission consultative de régionalisation a proposé un projet de régionalisation qui accorde à la région un rôle central dans la définition des politiques économiques et sociales et dans la prise de décision au niveau territorial. Cette commission a également proposé un découpage du territoire national en 12 régions au lieu de 16. Pour accompagner la dynamique que connaît ce processus, le HCP a mis en place un dispositif de production des comptes régionaux, conformément aux principes de base du système de comptabilité nationale de 1993. Ainsi, après la publication en avril 2010 des comptes régionaux pour les exercices 2004 et 2007, le HCP vient d'établir ceux de 2009 et qui concernent les 16 régions actuelles du Royaume. En outre, un travail d'adaptation des bases de données statistiques et cartographiques a été réalisé en vue de produire ces comptes pour les 12 régions qui constituent la nouvelle configuration territoriale proposée. C'est ainsi que, outre les informations fournies par les départements compétents, dont notamment celles concernant la situation agricole et industrielle, les statistiques régionales utilisées, à cet effet, proviennent des enquêtes structurelles démographiques, économiques et sociales ainsi que des enquêtes conjoncturelles réalisées par le HCP. Les comptes relatifs aux 16 régions font ressortir la contribution de 5 régions à hauteur de 57,5% dans la richesse nationale créée en 2009. Toutefois, cette part est en recul par rapport à celle observée en 2007 qui était de 60,7%, suite notamment au recul de la part de la région du Grand Casablanca de près de 1,8 point, passant de 21,3% à 19,5%, de Rabat-Salé/Zemmour/Zaer d'environ 0,6 point, de Tanger-Tétouan d'un demi-point et de la région de Souss/Massa/Daraa de 0,4 point. Ces comptes font apparaître, en revanche, des améliorations importantes dans la contribution des autres régions dans la création de la richesse. La part de la région Chaouia-Ouardigha s'est améliorée de 1,6 point, celle du Sud de 0,5 point, pour Tadla-Azilal de 0,6 point et pour Gharb-Béni Hsen de 0,3 point. Sur le registre du PIB régional par habitant, les comptes de 2009 montrent que 3 régions possèdent encore, à l'instar de 2007, un niveau largement supérieur à la moyenne nationale qui est de 23.240 DH par habitant contre 20.000 DH en 2007. Il s'agit du Grand Casablanca avec 37.800 DH, Rabat-Salé-Zemmour-Zaer avec 36.600 DH et des régions du Sud avec 30.600 DH. Au plan des structures des activités économiques, les comptes établis pour 2009 confirment la prédominance des activités agricoles et de la pêche dans trois régions. Il s'agit de Taza-Al Hoceima-Taounate, dont la part des activités agricoles dans la valeur ajoutée totale de la région est passée entre 2007 et 2009 de 34,5% à 35,1%. Elle est suivie des régions du Gharb et Tadla-Azial. Quant aux secteurs de l'industrie, mines et énergie, 87,2% de ces activités sont concentrés dans les trois régions de Fès-Boulemane, Tanger-Tétouan et Chaouia-Ouardigha. Par ailleurs, la totalité des régions a enregistré, entre 2009 et 2007, une nette amélioration des dépenses de consommation finale des ménages, avec des taux d'accroissement annuels moyens oscillant entre 7 et 9%. Ainsi, les cinq régions, qui produisent 57,5% de la richesse nationale, s'accaparent également près de 56% de la consommation finale des ménages. Cependant, le découpage proposé par la Commission consultative de la Régionalisation (12 régions) montrent que 4 régions présentent une contribution à deux chiffres à la création de la richesse nationale, au lieu de deux régions seulement dans le découpage en vigueur (16 régions). Il s'agit de Casablanca-Settat 27%, de Rabat-Salé-Kénitra 16,9%, de Marrakech-Safi 11,3% et de Fès-Meknès 10,3%. Ces régions créent près de 65,5% du PIB. Par contre, l'écart absolu moyen entre le PIB des différentes régions et le PIB régional moyen est de 37,5 Mds de DH dans le découpage des 12 régions, au lieu de 22,9 Mds de DH dans le découpage en vigueur. Par ailleurs, en terme de PIBR par habitant, il ressort que, pour les deux découpages, 6 régions présentent un niveau supérieur à la moyenne nationale (23.242 DH/habitant). Il s'agit des régions de Casablanca-Settat, des trois régions du Sud, de Rabat-Salé-Kénitra et de Tanger-Téouan. En somme, sur la base des données de l'enquête sur le niveau de vie des ménages réalisée par le HCP en 2007, la cartographie de la pauvreté et de l'inégalité montre que le projet de découpage en 12 régions reconstitue des régions plus homogènes que celles du découpage actuel. En effet, la moyenne des écarts absolus des inégalités régionales de la consommation des ménages et celle de la pauvreté monétaire sont moins élevés dans le découpage en projet qui réduit la moyenne de ces écarts de 3,2% pour l'inégalité et de 7,5% pour la pauvreté. Cette moyenne se réduisait, en terme de pauvreté, de plus de deux fois si l'on excluait les indices atypiques de pauvreté, très faibles dans les régions du Sud ou très élevé à Draa-Tafilalet. ■