Deux morts et un blessé grave, c'est le bilan de l'assaut donné par les forces spéciales de la police fédérale belge à une ancienne boulangerie, sise à Verviers, une petite ville de 56.000 habitants dans la province de Liège, jeudi en début de soirée. Les jihadistes, qui y ont été neutralisés, étaient sur le point de commettre des attentats terroristes sur le sol du Royaume de Belgique, selon un communiqué du ministère de la justice de ce pays. Une information qui vient s'ajouter à celle, tout aussi récente, de l'arrestation par le FBI, dans l'État de l'Ohio, d'un citoyen américain à peine âgé de 20, Christopher Cornell, qui venait d'acheter des armes dans le but de se rendre à Washington et attaquer le Capitole, siège du Congrès des États-Unis. L'agenda des jihadistes pour cette année semble assez chargé, même si plutôt diversifié. En France, deux combattants professionnels, se revendiquant de l'organisation terroriste Al Qaïda en Péninsule Arabique (AQPA), ont attaqué au fusil d'assaut le siège d'un journal satirique, pendant qu'un troisième opérait en parallèle, tuant une policière et prenant des otages. Dans un registre assez similaire, les trois jihadistes mis hors combat en Belgique, récemment revenus de Syrie et placés sur écoute, projetaient de s'attaquer à un poste de police. Jusqu'à preuve du contraire, il n'existerait, selon les autorités du Royaume de Belgique, aucun lien entre le commando de Verviers et celui responsable des attentats de Paris, si ce n'est le recours au même réseau de soutien, auprès duquel les deux commandos semblent avoir fait leurs emplettes d'armes. Il s'agit, selon la presse belge citant des sources policières, d'un réseau jihadiste-mafieux opérant en Belgique, qui s'occuperait tout autant d'envoyer des combattants en Syrie que de vendre des armes aux bandes terroristes et criminelles. De l'autre côté de l'Atlantique, le profil du jihadiste interpellé est totalement différent de celui des membres des commandos français et belge. Il est question d'un jeune endoctriné à l'idéologie de Dae'ch, sans formation militaire, qui tentait pourtant de constituer son propre groupe terroriste, afin de pouvoir entrer en activité sur le sol des États-Unis. Il recrutait avec un pseudo sur Twitter, où il faisait l'apologie du jihadisme ! Le gamin barbu accro à Internet, qui se rêvait émir jihadiste d'Amérique du nord, a été cueilli par les agents du FBI juste après qu'il se soit procuré des armes. En amateur qui voit les choses en grand, il n'ambitionnait pas moins que de monter à l'assaut du Capitole. Sans autre soutien que celui qu'il croyait être son complice, un repris de justice qui l'espionnait en fait pour le compte du FBI, dans le but de négocier un arrangement avec les autorités. L'Islam en défense de toutes les religions blasphémées Si cette fièvre jihadiste, qui semble avoir touché simultanément quelques pays occidentaux, est multiforme, elle n'en suscite pas moins une réaction similaire dans lesdits pays. L'islamophobie rampante est sortie de l'ombre où elle était tapie pour s'exprimer désormais à la lumière du jour. Ce qui serait peut être une bonne chose, en fin de compte, puisqu'elle prend de plus en plus un aspect franchement antireligieux, l'Islam n'étant particulièrement visé qu'en raison de sa vigueur auprès des populations et communautés qui s'en réclament. Quand le Pape François, réputé pour ne pas voir sa langue dans sa poche, déclare qu'on ne peut ni tuer au nom d'une religion, ni se moquer de la foi d'autrui, il faut garder en mémoire que la religion chrétienne et ses symboles sacrés n'échappaient pas, non plus, aux caricaturistes de Charlie Hebdo. Le Prince Charles-Philippe d'Orléans, Duc d'Anjou, a été encore plus explicite. «Charlie Hebdo est un papier vulgaire, méprisant les opinions qui ne sont pas les siennes qui, sous couvert de la liberté d'expression, se permet toutes les provocations. Charlie Hebdo est un journal agressif qui exploite le filon de la haine des religions». Les principales victimes du terrorisme jihadiste sont d'abord les musulmans, dont les pays sont les premiers sur la ligne de front pour affronter cette peste. Des soldats musulmans français ont, par ailleurs, porté les armes contre les Talibans, en Afghanistan, et les katibas d'AQMI, au Mali. Les Musulmans n'ont, donc, plus rien à prouver, à qui que ce soit, quand au fait que ces terroristes qui se réclament de leur foi sont manifestement leurs mortels ennemis. Ils ne sont pas, non plus, tenus de renoncer à leurs valeurs sacrées pour se conformer à celles des factions les plus antireligieuses de l'Occident laïcisé. Pour les Musulmans, toutes les religions célestes sont à respecter, aucun prophète n'est jamais blasphémé. Les Musulmans ne sont pas Charlie et ne le seront jamais. Et leur solidarité va tout autant aux victimes des attentats jihadistes de Paris qu'à celles du terrorisme sioniste, à Gaza. Les pays occidentaux, par contre, vont bien finir, un jour, par réviser leur copie et remettre en question leur politique envers des illuminés sanguinaires, qu'ils commencent par baptiser «combattants de la liberté» en Afghanistan, en Libye et en Syrie, avant de les reclasser dans la case des terroristes, quand ils s'attaquent à leurs territoires, citoyens et intérêts. Nul besoin de s'attarder, par contre, sur la question de la liberté d'expression, puisque ça se résume actuellement, en France, en un seul nom ; Dieudonné ! Tout le reste n'est qu'hypocrisie.