Une atmosphère de « couvre-feu » régnait sur les artères menant au complexe sportif de Fès tant les services avaient pris des dispositions d'extrême vigilance (stationnements interdits, etc) pour un match capital, de surcroit à « guichets fermés ». En fait ces guichets n'ont pas été ouverts sur décisions du comité du MAS qui décréta la gratuité d'entrée. Une décision qui provoqua la ruée générale vers ce temple du sport qui retrouvait la cohue de soirées africaines. Vision largement justifiée tant les 30.000 « Bilikis » se révélèrent des « Ultras en or massif ». Tous les records de décibels ont été battus ce dimanche historique où le champion d'Afrique d'hier jouait sa survie en ligue professionnelle. Galvanisés d'emblée par un public inconditionnel, les Massaouis emballent les débats en dépit de la défection du gardien titulaire Qinani blessé lors de la séance d'échauffement. Néanmoins, le baroud initial des locaux ne sembla guère impressionner des visiteurs peinards au milieu du tableau. Ils forcèrent d'ailleurs les locaux à concéder le 1er corner. Cherchant le K.O technique les Fassis multiplient la pression devant une défense bien organisée qui causa la migraine à... banc de touche et galerie fassie impatiente. Une impatience soudain surmultipliée à la 20ème minute de jeu lorsque les milliers de transistors annoncèrent le premier but.. Khouribgui !!! Information automatiquement portée à gorges déployées aux 11 acteurs canaris sur le terrain... De fait, une extrême débauche d'énergie de part et d'autre finit par tempérer, un tant soit peu, le débit psycho-athlétique des 2 clans heureux de reprendre nouveau souffle dans les vestiaires. Dès la reprise, les jaunes repartent à l'attaque se créant des occasions de buts à gogo à l'instar d'un Fathi qui rate lamentablement l'ouverture du score dans le carré rifain (50ème mn). En face, pourtant, les attaques visiteurs à la technicité évidente semaient régulièrement la panique dans l'arrière garde canarie. Sentant le temps passé, les hommes de Taleb foncent tête baissée vers les 18 m adverses. Des velléités gâchées notamment par les Halhol et Tigana, individualistes invétérés. A ce jeu, le match filait vers la virginité du score lorsqu'un coup de théâtre vint tout chambouler. Il restait près d'un quart d'heure à jouer lorsque l'arbitre du match siffla pénalty suite à une offensive fassie menée par Halhoul qui fut pris en sandwich à l'abord du carré des 18 mètres. La décision suprême du référé provoqua de très vives protestations, entre autres l'expulsion surprise du gardien rifain. Plusieurs minutes après, le Brésilien Di Santos – le meilleur des 22 – transforma le penalty dans l'explosion populaire que l'on imagine. Au mauvais sort, la C.R.A réagit par des raids éclairs provoquant notamment un cafouillage qui faillit tout gâter pour des jaunes qui retrouvent, soudain, le rouge des célébrations.