Sans son coach suisse Charly Roesly, mais animés de la fougue de leurs aînés du bon vieux temps, les Wydadis de Sebti Abderrazak ont sorti un match époustouflant de bout en bout, écrasant une formation sahraouie surprise puis carrément déboussolée, pour réaliser le meilleur carton de la saison. Près de 20.000 supporters… « bilikis » ont envahi les gradins du complexe sportif de Fès où une expédition massirie se faisait remarquer par la voix mais aussi par maints drapeaux multicolores. L'ambiance inédite de ce final-round atteint son paroxysme lorsqu'un fort contingent de… « Fatals – Tigers » se mêla de la partie pour donner main forte aux… Wydadis ! On aura tout vu ! Outre le spectacle sur la pelouse, cette solidarité inouïe entre « Frères-fassis- ennemis » aura été le point positif le plus marquant d'une soirée inoubliable ! Par contre : un point noir qui n'honore ni club organisateur, ni service d'ordre. A savoir la « Joutiya » - encore une fois ! – qui a régné dans une tribune de presse où « monsieur-tout-le-monde », y compris des flics en civil, ont carrément dénaturé la vocation des lieux ! A part ça, tout baigna dans l'huile d'un « sommet à l'envers » qui valait bien des « sommets à l'endroit » tant par l'intensité des débats que par les multiples occasions de buts qui s'offrirent au Wydad et à un degré moindre à la jeunesse massirie. Sous la conduite d'Ahmed Laâmoul – suppléant Roesly qui aurait contrarié son président – les locaux portent tôt le danger chez l'adversaire. Le 1er corner intervint dès la 3ème mn avant que Benjelloun ne rate de peu la cage de Sahim. Le ton ira crescendo avec un superbe bolide d'Omar Hassi qui oblige le gardien visiteur à relâcher le ballon. En face les fers de lance Mamouni et surtout Armoumen se débattent au front mais pêchent par manque de soutien. Qu'à cela ne tienne, l'enjeu de la relégation pousse à l'engagement qui frise parfois la virilité. Tel l'incident de la 43ème minute où la blessure de Hassi est ignorée par M. Achiri (par ailleurs excellent) qui entre dans une chaude engueulade avec le coach local Laâmoul. Mais ce dernier sera vite réconforté par un 1er but Wafaoui, inscrit dans le temps additionnel du 1er half par « l'Ecossais » Abdeslam Benjelloun qui fit chavirer les 20.000 fassis – toutes tendances confondues – dans un délire indescriptible. Incorrigibles « Bianco-Néros » qui, malgré l'avantage des leurs, remettent leur slogan acide : « Achchaâb yourid isqat al jamiâ » ! Coup de théâtre dès la reprise. Alors que l'ivresse du 1er but n'était pas encore consommée, voilà qu'un second but vient soulever wydadis et massaouis de leurs sièges. Sur une montée offensive locale, Maziny en position idéale aux abords des 18 m visiteurs décoche un tir ajusté qui trompe une seconde fois le keeper sahraoui (48ème). Un but provoqua la colère des supporters massiris. Mais une réalisation qui enflamma à souhait une partie soudain électrifiée et, surtout, passionnante par le déchaînement des 22 acteurs poussant leurs énergies jusqu'à la limite. Dans une réaction d'honneur, le Chabab faillit revenir au score dès l'heure de jeu sur cette magnifique reprise de tête de Tnibar qui passe juste au-dessus de la transversale. Devant le manque de réussite, certains joueurs cèdent à l'énervement. Ainsi de Trafeh auteur de coup volontaire et qui écope du carton rouge. Dès lors, il apparut que les dès étaient jetés pour une vaillante formation sahraouie qui, outre l'infériorité numérique, se retrouva devant des Wydadis galvanisés qui maintinrent l'offensive à souhait. Certes Tnibar (80ème) et Jilaïdi ratèrent le coach de près ajoutés à ce but massiri refusé pour hors-jeu, mais le vent paraissait tourné irrémédiablement pour les hommes du coach Karkache. Pire : Un nouveau extra-time vint donner le coup de grâce par l'intermédiaire de l'espoir Anouar qui porta le score à un net 3 à 0. Le WAF venait de remporter la finale de la Coupe du Trône ! Pardon, échapper à la 2ème division !