90.000 postes d'emplois rémunérés ont été créés au cours du premier trimestre de l'année 2014, résultat d'une création de 50.000 postes en milieu urbain et de 40.000 en milieu rural. C'est ce qu'affirme le HCP (Haut Commissariat au Plan) dans sa note d'information, fraîchement rendue publique, relative à la situation du marché du travail au premier trimestre de l'année 2014. En conséquence, le volume global de l'emploi est passé, entre les deux périodes, de 10.397.000 à 10.486.000, soit une création nette de 89.000 postes d'emploi (46.000 postes en zones urbaines et 43.000 postes en zones rurales). En outre, avec une croissance du volume de la population en âge d'activité plus importante que celle de la population active occupée, le taux d'emploi a connu une baisse de 0,3 point au niveau national, passant de 43,2% à 42,9% (diminution de 0,4 point en milieu urbain et stagnation en milieu rural). Dans ce sillage, le HCP note que le volume du sous-emploi des actifs occupés âgés de 15 ans et plus, a augmenté, entre les deux périodes, de 898.000 à 997.000 personnes (de 437.000 à 489.000 personnes dans les villes et de 461.000 à 508.000 dans les campagnes) et le taux de sous-emploi est passé de 8,6% à 9,5% (de 8,2% à 9,1% dans les villes et de 9,1% à 9,9% dans les campagnes). Selon le secteur d'activité économique, les personnes exerçant dans les BTP sont les plus touchées par le sous-emploi, et ce, aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural (avec un taux de 15% au niveau national), suivies par celles travaillant dans le secteur de l'»agriculture, forêt et pêche» (9,3%). Le HCP indique, par ailleurs, que le secteur des « services » et celui de l' « agriculture, forêt et pêche » sont à l'origine de l'emploi créé. Pour le tertiaire, 93.000 postes ont été créés, ce qui correspond à 2,3% du volume d'emploi du secteur, contre une création moyenne annuelle de 115.000 postes au cours de la période 2011-2013. Les principales branches ayant contribué le plus à la création d'emplois sont le « commerce de détail et réparation d'articles domestiques » (73.000 postes) et les « services fournis principalement aux entreprises » (28.000 postes). S'agissant du secteur de l' « agriculture, forêt et pêche », celui-ci a connu une forte création d'emplois, avec 53.000 nouveaux postes, ce qui correspond à un accroissement de 1,4% du volume d'emploi du secteur, contre une perte moyenne annuelle de 106.000 postes au cours de la période 2011-2013. Des pertes d'emploi ont été relevées en revanche dans le secteur de l' « industrie, y compris l'artisanat », avec 45.000 postes d'emploi perdus (-3,4% du volume d'emploi du secteur), contre une création moyenne annuelle de 29.000 postes au cours des deux dernières années. Au niveau de ce secteur, les principales branches ayant enregistré des pertes d'emplois sont l' « industrie textile » (-28.000 postes), le « travail du bois et fabrication d'articles en bois » (-27.000 postes) et l' « industrie de l'habillement et des fourrures » (-19.000 postes). Des pertes d'emploi ont été relevées aussi dans le BTP, avec 12.000 postes d'emploi en moins (-1,2%), ce qui confirme sa tendance baissière entamée il y a deux ans (-42.000 emplois en 2012 et -56.000 en 2013). Dans ces conditions, la population active en chômage s'est accrue de 10,7% au niveau national, passant de 1.077.000 au premier trimestre de l'année 2013 à 1.191.000 chômeurs au même trimestre de l'année 2014, soit 114.000 chômeurs en plus (74.000 en milieu urbain et 40.000 en milieu rural). En conséquence, le taux de chômage est passé de 9,4% à 10,2%, entre les deux périodes. Selon le milieu de résidence, il est passé de 13,7% à 14,6% en milieu urbain et de 4,4% à 5,1% en milieu rural. En milieu urbain, les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées parmi les diplômés (+1,7 point), les femmes (+1,4 point) et les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+1,1 point). En milieu rural, les hausses les plus importantes du taux de chômage ont été relevées principalement parmi les adultes âgés de 35 à 44 ans (+1,1 point). Ce qui caractérise aussi le marché du travail marocain est que le taux de chômage reste élevé parmi les diplômés. Ainsi, pour les diplômés de niveau supérieur, il est situé à 20,9%, contre 16,1% pour les diplômés de niveau moyen, et 20,9% pour les diplômés de la qualification professionnelle. Parmi les jeunes citadins âgés de 15 à 24 ans, il est de 33,1% pour les hommes et de 46,2% pour les femmes. En fait, l'analyse des principales caractéristiques de la population active en chômage révèle que plus des trois quarts des chômeurs (76,9%) sont citadins ; six sur dix (60,1%) sont âgés de 15 à 29 ans ; un sur quatre (25,5%) est diplômé de niveau supérieur ; près de la moitié (45,6%) est primo-demandeur d'emploi ; et près de six sur dix (59,4%) chôment depuis plus d'une année.