Le Laboratoire de Recherche en Gestion, Economie et Sciences Sociales « LARGESS » domicilié à la Faculté Polydisciplinaire (FPJ) de l'Université Chouaib Doukkali - El Jadida, a organisé, les 20 et 21 mars 2014, en collaboration avec le Laboratoire d'Etudes et de Recherches Interdisciplinaires sur l'Afrique (LERIA) et l'Institut des Etudes Africaines - Université Mohammed V-Souissi Rabat, un colloque scientifique international sur le thème: «L'insertion du Maroc dans l'économie de la connaissance : Défis, Enjeux et Perspectives. Quel nouveau modèle de croissance pour la prochaine décennie?» Cet événement d'envergure a rassemblé plusieurs chercheurs et experts de compétences et de sensibilités différentes, avec des approches complémentaires assurant la pluridisciplinarité exigée pour une analyse appropriée des questions de l'économie de la connaissance et de l'immatériel, de l'innovation, du capital humain, de développement (Territorial, Régional, Humain, Solidaire et Social) et de management et compétitivité des entreprises. Ce 1er colloque international du LARGESS est une occasion propice à « croiser les regards » pour l'échange de points de vue et de réflexions entre chercheurs, praticiens et décideurs sur un sujet d'une importance cruciale dans le contexte actuel. Les contributions devront focaliser sur ce fil conducteur «Economie de la connaissance et de l'immatériel au Maroc», tout en s'insérant dans un ensemble large de thématiques envisageables. « Cette rencontre internationale, indique le Pr Tarik Kasbaoui, directeur du LARGESS, se veut un espace d'échange et de partage des expériences et des travaux de recherche entre les universitaires, les professionnels du monde socioéconomique et les décideurs opérant dans différents champs disciplinaires stratégiques, afin d'explorer ensemble les perspectives d'amélioration et de coopération. En effet, ce colloque, qui se tient pour la première fois au Maroc, est appelé à être animé par plus de 90 Conférenciers venant de différents pays ». Et d'ajouter : « Ce colloque vient également s'intégrer dans les stratégies sectorielles de développement économique, social et humain national visant à reconstruire l'image de « marque Maroc» et traduisant la volonté de notre Université à participer activement dans la formation des ressources humaines compétentes nécessaires à la réussite des politiques socio-économiques mises en place à l'échelle nationale ». « Le défi de cette manifestation scientifique, qui se déroulera sur deux jours, est de dresser un bilan et de ressortir avec un état des lieux et une feuille de route, d'une part et d'élaborer les étapes d'un plan d'action pour la fécondation et le développement d'une stratégie globale et commune de l'intégration du Maroc dans l'économie et la société de la connaissance lui permettant de tirer le meilleur parti possible des opportunités offertes, d'autre part, conclut M. Kasbaoui, dans une déclaration à « L'Opinion ». Contexte et problématique du colloque Les forces motrices de la croissance, du développement économique et social et de la compétitivité des entreprises et des Nations se déplacent de la matière et de l'énergie vers l'information, l'innovation, la connaissance et l'immatériel. La dépendance de plus en plus étroite des produits et services des progrès de la connaissance, avec ses effets immédiats sur la compétitivité de produits, de secteurs et de pays, fait que le domaine du savoir est devenu incontournable dans les stratégies et dans les politiques économiques de pays, d'entreprises et de régions. Il doit s'interroger sur la performance de l'économie des nations, les modes de compétitivité des entreprises et les modes d'attractivité des territoires qui peuvent permettre de tisser la trame locale capable de dessiner une société d'acteurs, entreprises, réseaux et territoires, performante, équitable et responsable. De nouveaux acteurs émergent et prospèrent sur cette nouvelle scène de la connaissance. Par ailleurs, l'économie de la connaissance sera le moteur déterminant et la plus forte source de croissance des pays dans ce 21ème siècle. C'est par là que se créeront richesses et emplois. Le développement de cette économie est aujourd'hui considéré comme le défi essentiel des sociétés contemporaines. Il est évident que l'économie de la connaissance n'est pas un effet de mode mais correspond à un nouveau mode de développement. Elle s'impose de plus en plus à toutes les sociétés compte tenu des progrès rapides qu'elle peut générer dans tous les domaines économiques et sociaux. Mais elle est aussi un concept, voire un objectif politique qui s'est notamment illustré dans les pays en développement. Ainsi, selon la Banque Mondiale les principaux piliers constitutifs d'une économie de la connaissance sont : 1) la recherche-développement et innovation (RDI) ; 2) le capital humain, l'éducation et la formation ; 3) les technologies de l'information et de la communication (TIC) ; 4) la tertiarisation, les services et l'accélération de la production immatérielle ; 5) l'intelligence économique territoriale et les pôles de compétitivité. Par ailleurs, les mutations en cours et la dynamique que connaît le Maroc par la réalisation d'un ensemble de projets de réformes économiques, sociales et humaines qui visent à reconstruire l'image de « marque Maroc» sont considérées comme un élément stratégique essentiel de compétitivité dans le but de faire connaître les capacités créatives du Maroc non seulement au niveau de ses produits et services, mais également au niveau de ses ressources immatérielles. Or, sur ce plan, une analyse de la performance de croissance du Maroc sur la dernière décennie montre que notre pays reste en particulier peu compétitif dans une économie de la connaissance d'une manière générale. En effet, le Maroc peut acquérir les connaissances nécessaires tant en s'ouvrant aux savoirs existant à l'étranger qu'en créant sur place ceux qui ne sont pas aisément disponibles ailleurs. Bien réelle, l'économie de la connaissance est une opportunité exceptionnelle de réinventer le futur pour le Maroc : une opportunité de croissance, une opportunité de retrouver dynamisme et optimisme, une opportunité de créer de nouveaux emplois et d'offrir un avenir et une occasion d'une vraie mutation de l'économie marocaine. Dans une économie fondée sur la connaissance, il n'est plus possible d'ignorer son importance comme déterminant de la performance des firmes et des nations. Mais pour cela, le Maroc doit changer des réflexes et de modèle pour faire de la formation, de son capital humain, de son potentiel de recherche, de ses valeurs de solidarité une opportunité afin de gagner cette bataille des idées, du talent, de créativité et de l'intelligence. Dans le processus d'adopter ces nouvelles voies prometteuses, le Maroc devrait se munir d'instruments lui permettant le renforcement de son insertion dans l'économie de la connaissance. Cette insertion plus poussée et compétitive dans cette économie exigerait des implications au niveau du système d'éducation- formation régulière et continue, une meilleure utilisation de la R&D, des systèmes efficients de développement d'entreprises nouvelles et innovantes et un confort dans les modalités institutionnelles et financières comme des vecteurs clés du succès. Et c'est sur ces quatre critères que notre économie présente des faiblesses importantes et durables. Il est illusoire de considérer que le Maroc pourra demain apparaître comme un acteur majeur de l'économie mondiale sans remédier à ces faiblesses. Le concept de la nouvelle gouvernance s'impose dans les discours. Des réformes profondes s'imposent pour préparer notre pays à cette économie qui sera la seule capable de générer le point de croissance manquant dans un monde de bouleversement Objectifs majeurs du colloque Ce colloque s'adresse à un large public issu de différentes disciplines management, économie, sociologie, démographie, géographie, droit, sciences politiques et de l'ingénieur comportant des managers, des professionnels et des décideurs issus du monde de l'entreprise, des consultants, des acteurs sociaux et politiques, des membres de notre gouvernement, de hauts fonctionnaires, des enseignants-chercheurs, des doctorants-chercheurs, mais aussi des praticiens, des entrepreneurs qui seront mobilisés autour des enjeux et des défis liés à l'économie de la connaissance dans notre société. Ce colloque s'inscrit donc dans une perspective interdisciplinaire et vise à croiser différentes approches académiques dans le but de repérer et de faire émerger les tendances qui se dessinent aujourd'hui dans l'économie de la connaissance. Ce colloque international a un double objectif : - Le premier est de faire un bilan sur les avancées des analyses théoriques et pratiques présentant les enjeux, les défis et les perspectives considérables pour le Maroc, dans un environnement en mutation, liés à l'économie de la connaissance et de l'immatériel ; - Le second n'est pas d'établir une liste détaillée de recommandations mais plutôt de faire ressortir les idées clés, susceptibles de fonder une trajectoire stratégique pour le Maroc, lui permettant de tirer le meilleur parti possible des opportunités offertes par l'économie de la connaissance et de l'immatériel. Enfin, le défi de ce colloque est d'élaborer les étapes d'un plan d'action pour la fécondation et le développement de l'économie de la connaissance au Maroc, d'une part et de ressortir avec un état des lieux et une feuille de route d'une stratégie globale et commune de l'intégration du Maroc dans l'économie et la société de la connaissance traduisant un fort degré d'implication de l'ensemble des parties prenantes de la société, d'autre part. En effet, l'économie de la connaissance ne peut être mise en application d'une façon effective qu'en mobilisant les opérateurs nationaux et internationaux nécessaires à son établissement. Pour cet effet, il faut faire évoluer les rôles des leaders et des preneurs de décisions ainsi que quelques groupes cibles dont les ONG, les jeunes et spécialement les femmes dans le renforcement de l'insertion de l'économie de la connaissance au Maroc.