Le nouveau long métrage d'Amal Ayouch « Jeux d'amour » a été projeté mercredi 4 septembre en avant première au théâtre national à Rabat devant une présence restreinte d'artistes, écrivains, journalistes et politiciens, mais qui n'altère en rien l'éclat de cette révélation féerique animée par cet autre virtuose qu'est l'artiste et homme de théâtre Ahmad Jawad. Le film « Jeux d'Amour », est considéré comme un chef-d'œuvre du 7éme art qui concentre sa lumière sur les liaisons intimes et affectives du couple longtemps estompées par le quotidien despote et encombrant d'un entourage envahissant, pour les mettre en relief, pures et sans maquillage, avec leurs hauts et leurs bas, leurs joies et leurs tristesses, leurs illusions dopées d'espoir et leurs désenchantements débordant d'amertume. Quant à la palme, elle revient de droit, selon l'avis de toute l'assistance de cette soirée, à la grande actrice Amal Ayouch pour son rôle sublime et époustouflant. La Shéhérazade, nantie de ses paroles mordantes et ciblées n'eut par séquences nullement besoin d'action pour passer quelque message, mais se contenta de le dévoiler à travers la moindre gestuelle qui, des fois, se résume à un imperceptible jeu de joues, ou rien que dans un regard digne d'un flegme de Cléopâtre, devant un Chahrayar aux répliques bien ajustées, un Younes Megri aux ressources aussi bien insoupçonnées qu'intarissables. Le film entraine le spectateur dans une tournée à travers des espaces dont la beauté et le calme enchantent les sens. Les collines enneigées, les cavaliers s'attaquant à des cols ou traversant des vallées à bride abattue, les salons douillets, coins semblant ressusciter de l'ère des mille et une nuits avec une Shéhérazade des temps modernes, sont autant d'ingrédients et de séquences qui clignent de l'œil à cet admirable staff producteur dans l'espoir de l'orienter un peu sur les indiens et les cowboys d'un western marocain et pourquoi pas ? Pour l'invité surprise de cette soirée, l'écrivain et journaliste Chouaïb Douib, il a fallu « Un véritable bond en avant pour rattraper une caravane forte de son parcours, ou peut-être un sprint final pour la coiffer à l'arrivée ». Il ne s'agit pas d'une simple parole de l'écrivain Douib Chouaib dans ses œuvres « Mirage » et « Saga Douib » au sujet d'un cavalier laissé un peu en retrait par ses compagnons, « mais d'un certain long métrage intitulé « Jeux d'amour », produit par ces artistes de grand calibre : Driss Chouika réalisateur, Arious cinéaste, Alaoui décorateur avec les deux grands comédiens Amal Ayouch et Younes megri... et passé en avant première le 4 septembre 2013 au théâtre national à Rabat, souligne t-il ». Une rénovation pour laquelle l'auteur Jdidi s'est tapé deux cent kms en diurne et la même distance entre minuit et trois heures du matin, accompagné par son ami Jomhour Abdelaziz – lui aussi mordu par tous ce qui peut être beau et ensorcelant dans le domaine de l'art - dans un aller- retour El Jadida-Rabat. Il s'agit pour Douib Chouaïb « d'un produit qui change tout à fait de ceux consommés comme contes bédouins ou aventures folk, un décollage extraordinaire susceptible d'enrichir les annales marocaines dans l'attente de l'éclosion et l'épanouissement de talents encore somnolents »