Pour ses rendez-vous habituels, l'institut Big Soft à Rabat, a organisé pour ses étudiants, une rencontre avec la comédienne Amal Ayouch qui, malgré ses fonctions pharmaceutiques, a fini par avoir un long parcours artistique, au cinéma comme au théâtre, résultat d'un hobby découvert dès l'adolescence. Artiste complète, dotée d'une rare culture et ayant le verbe facile, elle s'est livrée à cœur ouvert aux étudiants de cet institut, voués eux aussi à des fonctions professionnelles, cinématographiques ou télévisuelles, dont la pierre angulaire demeure le comédien ou… la comédienne. Amal Ayouch est née à Casablanca en 1966. Toute petite, elle aimait jouer la comédie. Plus tard, au lycée, elle pratiquait du théâtre pour le plaisir sans jamais songer à y faire carrière. A 18 ans, elle débarqua à Montpellier pour effectuer des études de pharmacie. Sentant le désir de faire du théâtre, elle s'inscrivit dans un atelier en 1987, au sein de la faculté des lettres. Elle franchit ses premiers pas au cinéma grâce à un autre pharmacien : Hassan Benjelloun, qui lui confia un rôle important pour « Les Amis d'Hier ». D'emblée, elle côtoya les grands de la scène et de l'écran marocain. Faisaient partie de la distribution : Hassan Benjelloun et Mohamed Miftah. Sa route est désormais tracée. Le cinéma c'est aussi sa drogue. Quelques mois plus tard, Hakim Noury, cinéaste très prolifique, la sollicita pour le premier rôle de son film : « Destin de Femme . Elle partage l'affiche avec Rachid El Ouali, le jeune premier des années 90. Elle est la vedette du film – titre, où elle tient le rôle d'une femme qui refuse la soumission à un mari sadique et égoïste. Elle se trouva bien dans la peau de cette femme combative, attachée aux principes de la vie commune, menée côte à côte entre le mari et sa femme. Le film eut le succès qu'il mérite, sincère, juste et sans fausses notes, porté sur les épaules des deux principaux comédiens. Pour épanouir sa passion, Amal Ayouch doit étendre ses personnages. Le rôle d'une femme aux mœurs légères, ne l'effraya pas dans « Ali Zaoua », de son cousin Nabyl Ayouch. Elle est tantôt une femme corrompue dans « Casablanca, Casablanca », tantôt une institutrice de modeste condition, affrontant les dérapages de l'autorité locale dans « Les Lèvres du Silence ». Driss Chouika, à travers « Le Jeu de l'Amour », va lui permettre un véritable exercice d'interprétation dans « Le Jeu de l'Amour », où elle a pour partenaire unique Younès Megri. Film intimiste certes, mais reposant essentiellement sur le jeu d'acteurs aussi bavards soient-ils. Avec Nabyl Lahlou, Amal Ayouch va tourner deux longs métrages : « Les Années de l'Exil », avec Younès Megri également et « Tabit Or Not Tabit ». Dans les deux films, elle va côtoyer une actrice qu'elle estimait énormément et qu'elle côtoyait également sur les planches : Sofia Hadi, épouse de Nabyl Lahlou, toujours aussi convaincante, toujours aussi sereine, actrice qui n'a pas eu la carrière qu'elle méritait et qui devait être « exploitée » davantage par le cinéma marocain. Grâce au même Nabil Lahlou, Amal Ayouch va pouvoir assouvir son amour pour le théâtre. Elle est le personnage principal dans les pièces montées ou adaptées par ce dernier : « Ophélie n'est pas Morte », « Les Tortues », « Antigone », « En Attendant Godot », dont la comédienne Ayouch est sortie enrichie. Cette expérience va l'encourager à écrire sa première pièce : « Violenscene » en 2008, qui traite de la problématique des jeunes filles-mères et où elle campe le premier rôle. C'est une manière de découvrir l'autre facette qui milite discrètement pour la liberté et l'égalité sociale, elle, membre active dans plusieurs associations féminines. Pharmacienne de profession, comédienne de vocation mais également de profession, au théâtre, au cinéma et à la télé, elle trouve le temps pour militer. Filmographie d'Amal Ayouch (Cinéma) 1998 : Les Amis d'Hier (Hassan Benjelloun) 1998 : Destin de Femme (Hakim Noury) 1999 : Ali Zaoua (Nabyl Ayouch) 2000 : Histoire d'une rose (Abdelmajid Rechiche) 2001 : Les années de l'exil (Nabyl Lahlou) 2001 : Les lèvres du silence Chassan Benjelloun) 2002 : Casablanca, Casablanca (Farida Belyazid) 2005 : Tabit or not tabit (Nabyl Lahlou) 2006 : Le jeu de l'amour (Driss Chouika) 2007 : Les anges de Satan (Ahmed Boulane) 2008 : Two Lakes of tears (Mohamed Hassini) 2008 : Kandisha (Jérome Cohen Olivar) 2011 : Femmes dans un miroir (Saâd Chraïbi)