Sous le signe « Parcours d'un rêve », a été organisée le lundi 7 décembre au théâtre Mohammed V à Rabat, la cérémonie de remise des prix aux lauréats de l'année 2008 de l'Institut spécialisé du Cinéma et de l'Audiovisuel (I.S.C.A). Le programme de cette soirée comportait, outre la remise des prix de nombreuses rubriques de variétés conjuguant agréablement la musique à la comédie, tout mis au point, agencé et temporisé par les étudiants de l'Institut. Ces mêmes étudiants qui il y a quelques mois, nous avaient donné l'occasion de vivre un vibrant hommage rendu aux comédiennes de la première heure : Souad Saber et Nezha Regragui. Encore une fois, et malgré quelques insuffisances techniques liées au lieu, le professionnalisme est de rigueur en particulier la présentation de la cérémonie dont les étudiants de l'institut passent désormais pour des vedettes matures. La création de l'I.S.C.A, il y a huit ans déjà, coïncidait avec une période cruciale de l'histoire des médias au Maroc. C'est l'époque de l'ouverture et de libéralisation que revendiquait hautement l'Etat, prêt à abandonner son monopole absolu. Depuis, on assistait à l'épanouissement de chaînes radio et télé, publiques et privées, en vue d'amplifier et diversifier le champ médiatique marocain. Le secteur ne pouvait pas fonctionner sans compétences et l'institut en question a participé à combler ce vide. Désormais, un institut spécialisé existe sous la tutelle de la formation professionnelle aidant à doter ces chaînes, anciennes et nouvelles, de compétences techniques spécialisées, de l'image, de son, du montage et du journalisme audiovisuel, formés par des enseignants de haut niveau, rodés aux stages les plus durs, adapté aux techniques les plus modernes et auparavant, sélectionnés parmi un grand nombre de candidats, tous désireux de faire carrière dans le cinéma de l'audiovisuel. Le sérieux paie et les résultats escomptés sont immédiats. Les lauréats sont vite recrutés et l'institut est de partout sollicité. Les partenaires se multiplient tout comme les manifestations, organisées à longueur d'année et qui constituent un autre volet de la formation, incitant les étudiants les plus dynamiques, à s'adapter aux spécificités de « l'événementiel », vite parrainés par les départements de prestige. Et c'est ce succès quasi attendu qui incita, à Rabat, Casablanca, Marrakech et Tétouan, à la création de filières ou carrément d'écoles, œuvrant pour la formation audiovisuelle en vue d'intégrer un champ porteur d'emploi, accompagnant cette nouvelle politique de libéralisation et d'enrichissement de ce secteur resté très longtemps en baisse. Mieux encore, les étudiants et lauréats sont jugés sur leurs travaux pratiques. Les films de fin d'élèves constituent une occasion par juger objectivement les futurs lauréats, avoir une idée précise sur leur compétence et leur savoir-faire. Nulle place à la déception car on assiste fort heureusement à l'émergence de petites merveilles (voir article « lenteur consommée ») où la signification par l'image est primordiale et où le discours cinématographique, forgé à longueur d'années, est enfin illustré. Les prix récoltés par les lauréats, ici et là, et les appréciations des enseignants, critiques et cinéphiles, sont de véritables mises en confiance pour le lauréat comme pour l'institut.