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Les Marocaines du Monde et leur contribution au développement Transferts réguliers d'argent et ténacité en entreprenariat des femmes de la diaspora marocaine
Déclaré à cet effet, lors d'une journée de réflexion organisée le 8 mars, et par M. Abdellatif Maâzouz, ministre délégué chargé des Marocains résidant à l'étranger, et par les experts de l'Organisation Internationale de la Migration(OIM), les citoyennes marocaines résidant à l'étranger, représentant 15 millions de femmes marocaines migrantes, sont régulières en transferts de fonds et fidèles à leurs pays d'origine, ayant toujours une pensée pour leurs familles. La proportion des transferts d'argent est plus importante que celui du marocain. Une autre réalité attestée par les différentes études, c'est que les projets de développement entrepris par la femme ont un taux de réussite largement supérieur à ceux accomplis par les hommes. Dans tous les cas, l'approche genre est incarnée au niveau du Ministère, avec 50% de l'ensemble des cadres au niveau du Ministère et un service dédié à la femme. Et l'équité est incarnée au niveau mondial et au niveau du Maroc en matière de migration, avec un taux approchant les 48%, relève le ministre, mettant en exergue le rôle capital de la femme, pilier de la société, dans la préservation de la culture marocaine et dans l'ancrage des traditions. S'agissant de la femme dite au foyer ou accompagnatrice de l'homme migrant, elle permet une meilleure migration tout en préservant le grand attachement à la culture et au pays. M. Maâzouz a relevé par ailleurs la nouvelle formule ou philosophie de la migration féminine, surtout de cette nouvelle génération, à savoir, la recherche de son propre projet socioéconomique à l'étranger, mais aussi, sa participation au développement humain, social, économique dans le pays d'accueil et dans son pays. Cependant, il ne faudrait pas omettre les problématiques et les aléas de la migration, surtout en matière d'intégration dans le pays de résidence pour les femmes qui partent sans « bagage » linguistique ou culturel du pays d'accueil, ni de connaissances en matière de droits et de devoirs. La sensibilisation préalable à l'émigration est très importante afin d'éviter des accidents sociaux. L'efficacité de l'intégration et l'attachement au pays passent par l'éducation dans l'enceinte familiale, un rôle stratégique et déterminant décerné à la femme aussi bien dans le culturel que le cultuel (qui a trait à la religion). Dans ce cadre, la politique du Ministère en matière de gestion des migrations, optimise le partenariat avec la femme émigrée afin d'atteindre ces objectifs et réussir l'intégration. Le Maroc a mis en place un ensemble de mécanismes accompagnateurs de ces politiques, comme l'octroi de la nationalité par la mère, la réforme du Code de la famille, la consécration de la parité dans la Constitution, ce qui constitue une plate forme importante pour le développement de la femme. Et c'est la responsabilité des citoyens marocains d'ici et d'ailleurs, hommes et femmes, de saisir ces opportunités et de mettre à profit tous ces mécanismes pour rendre le rôle de la femme encore plus efficient dans l'amélioration des conditions de vie. D'ailleurs, le Maroc est le seul pays à avoir consacré 5 articles de sa Constitution aux citoyens résidents à l'étranger, qu'il s'agisse de leur implication dans la vie publique, dans le développement économique ou dans les relations avec les pays de résidence. Pour ce qui est de la migration circulaire, autrement dit la mobilité des ressources humaines, une formule est en cours de concertation avec les pays de l'Union Européenne, pour plus de flexibilité dans les règles de l'émigration. Le travail dans un pays puis dans un autre sans obstacles et le déploiement pour un emploi plus rationnel et plus efficient des compétences comptent parmi les objectifs préconisés. Devançant l'UE à cet effet, le Maroc a créé la plate forme « maghribcom », une initiative lancée en 2007 puis reprise, c'est un contrat adopté à des situations, un concept dont l'objectif est de permettre à ces compétences féminines ou masculines de se mettre au service de leurs pays tout en trouvant leur compte. Des collaborations avec des personnes physiques ou morales, en termes d'association, de partenariat commercial, d'expertise..., tel est le nouvel esprit de mobilité que le Maroc essaye de développer avec sa diaspora. Les experts représentants de l'Organisation Internationale de la Migration, Mme Strauss Anke, experte dans la justice transitionnelle et M. Christodoulides Christos, point focal genre de l'OIM à Rabat ont parlé de la migration humaine et ordonnée, qui soit avantageuse pour les migrants, aussi bien pour les pays d'accueil que pour les résidents. Il y a un changement significatif de la migration par rapport aux années passées (de 1960 à 2000), avec une féminisation de la migration surtout qualitative, effectuée un peu partout dans le monde, et une augmentation importante et régulière de la population migrante. En 2013, on compte 214 millions de migrants, soit une personne sur 33 personnes est un migrant international, 49% sont des femmes de plus en plus qualifiées (150 millions de femmes migrants). Le constat est que la migration est plutôt libre, on retrouve des femmes autonomes ou celles qui émigrent pour le regroupement familial, avec une demande croissante et accrue de la main d'œuvre féminine. En matière de développement, les transferts de fonds ont augmenté, soit 440 milliards en 2010 au niveau mondial et 7 milliards de dollars au Maroc, représentant ainsi 8% du Produit International Brut(PIB). Plusieurs études ont évalué les effets positifs de la migration et les enjeux qui en ressortent. Le rôle de l'OIM est d'avoir une meilleure connaissance des phénomènes migratoires, la promotion des effets positifs des migrations sur le développement économique et social et la sensibilisation des acteurs aux défis spécifiques vécus par les femmes migrantes. Mais aussi, l'implication de la diaspora marocaine dans le développement du Maroc et du pays de résidence. Pour ce qui est du rapatriement des salaires féminins, les intervenants de l'OIM ont relevé que les femmes envoient plus souvent à leurs familles mais toujours moins que les hommes, compte tenu du fait qu'elles sont moins rémunérées (travail domestique, santé). Ajoutant que la migration féminine peut avoir un impact sur toutes les femmes vivant dans les pays d'origine et sur leurs droits. Les enjeux sont grands, la migration féminine est parfois accompagnée d'exploitation et de déni de droits. Une fois de retour, ces femmes sont confrontées à un tas de problèmes au sein de la famille et de la société (violence, exploitation...). Afin de commémorer la Journée Internationale de la Femme, le Ministère chargé des Marocains résidant à l'étranger a rendu hommage aux femmes cadres administratifs, à certaines femmes de la diaspora marocaine qui se sont démarquées dans leur pays de résidence et d'autres au Maroc ainsi qu'à des journalistes femmes.