S'il est un domaine dans lequel la capitale spirituelle du Royaume se reconnaît le plus naturellement du monde, c'est bien celui de la culture. Car, à Fès, la culture a tout de suite trouvé un environnement favorable, où la population locale est très réceptive aux diverses formes de célébration de l'art, du verbe, de la musique, de la peinture et de la performance corporelle. Un coup d'œil rapide sur le calendrier des activités culturelles organisées dans la cité Idrisside, durant l'année 2012, en donne toute l'étendue. De la préservation du cachet spirituel de la cité, à la promotion du patrimoine culturel, en passant par la célébration des arts modernes (théâtre, cinéma, arts plastiques, livre, danse..), les manifestations culturelles n'ont point manqué. Derrière ces fêtes de la culture, des organisateurs aussi différents que les activités : Fondations, associations locales, clubs, instituts de langues ou commune urbaine. Mais, parmi toutes les formes de culture, ce sont les festivals qui s'imposent comme principaux dispositifs de médiation culturelle. Aux premières loges, s'installe confortablement le Festival des musiques sacrées du monde, qui fait chaque année de la capitale spirituelle une tribune universelle de promotion des valeurs de dialogue, de paix et de tolérance. La 18ème édition a combiné, à elle seule, plusieurs manifestations culturelles de premier rang. La Fondation Esprit de Fès, sa principale organisatrice, a offert aux festivaliers un menu bien garni, allant des sonorités du Jazz, du Blues et du Gospel, à la douceur de la chanson arabe, en passant par l'authenticité des chants soufis du monde et les rythmes de la chanson populaire. En musique toujours, mais avec une touche de spiritualité bien visible, la cité Idrisside a vibré, durant cette année, sur des rythmes bien authentiques. Culture soufie, Samaa et Madih, Malhoun et musique andalouse : toute une sélection d'événements artistiques qui ont animé les soirées de la ville, donné une image reluisante de cultures et civilisations ancestrales, mais aussi prospecté des arts et des projets culturels nouveaux œuvrant pour le dialogue interculturel. Dans toutes ces manifestations, la jeune génération locale de Madihines, chanteurs, maitres du Samaâ, orchestres et troupes a marqué par sa prestation les scènes de la ville. Une manière d'assurer la relève et de sauvegarder ces arts ancestraux. Aux côtés de la commune urbaine, qui initie ou co-organise la plupart de ces festivals, les instituts de langues de la ville sont bien actifs eux aussi. C'est le cas de l'Institut Cervantès qui a lancé cette année son premier Festival du Flamenco où chant et danse d'Espagne et d'Amérique latine ont rafraichi quelques soirées d'un mois de juillet bien chaud. L'institut français, l'autre acteur culturel de la ville en vrai sens du terme, offre régulièrement des concerts de musique de chanteurs et troupes du Maroc et de France en particulier. Outre la musique, le septième-art arrive à se faire une place sur la scène culturelle locale. Aux cotés des projections régulières de longs et courts métrages programmées par les instituts culturels étrangers de la ville, la ville a aussi ses désormais connues journées du film marocain. Un rendez-vous qui en est à sa 17ème édition et qui offre des projections de courts et longs métrages, des rencontres avec des réalisateurs et acteurs connus et reconnus et des séances d'hommage à des personnalités ayant enrichi la cinémathèque marocaine. Viennent ensuite, d'autres formes culturelles qui animent de temps à autre la scène locale, comme la danse expressive, qui a son propre festival, des expositions d'arts plastiques et d'arts visuels, des rencontres de bande dessinée, des débats d'idées, des cérémonies de signatures d'ouvrages. Il convient, toutefois, de noter que bien que ces manifestations soient programmées tout au long de l'année, les principaux rendez-vous culturels sont organisés durant la période allant d'Avril à Juin. Une meilleure répartition de ces évènements serait vivement appréciée.