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Pétrole: Les efforts du Maroc pour encourager l'exploration mis en avant par Oxford Business Group 30 compagnies étrangères ont commencé, début 2012, à explorer des blocs off shore et on shore
Le Maroc cherche à sortir de sa dépendance des importations de combustibles et à réduire les répercussions du secteur de l'énergie sur les finances publiques en stimulant la production locale et en abaissant les subventions aux combustibles. Pour ce faire, l'Etat a pris des mesures visant à encourager l'exploration et a amendé la loi sur les hydrocarbures afin d'offrir des conditions plus attractives aux nouveaux venus sur le marché comme l'exonération de l'impôt sur les sociétés pendant une période de dix années consécutives et des taux de redevance sur le pétrole et le gaz ne dépassant pas respectivement les 10 et 5 %. En début d'année, environ 30 compagnies étrangères, dont l'américaine Anadarko Petroleum et l'espagnole Repsol, ont commencé à explorer des blocs offshore et onshore. De plus, au cours des derniers mois, quelques entreprises qui cherchaient à diversifier leur portefeuille ont investi dans des permis offshore. Dans un court rapport intitulé : « Maroc : Investir dans les hydrocarbures », Oxford Business Group rappelle que la compagnie pétrolière britannique Cairn Energy a renforcé, fin août, son dispositif d'exploration offshore. Des responsables de la compagnie ont indiqué que Cairn contribuerait à hauteur de 60 millions de dollars en échange d'une participation de 50 % dans le permis de Foum Draâ à titre d'opérateur. Majoritaire, Cairn partagera son permis avec l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM, 25 %), et d'autres compagnies plus petites dont San Leon Energy (14.2 %), Serica Energy (8.3 %) et Longreach Oil and Gas (2.5 %). Un premier forage exploratoire d'un ou de plusieurs puits en eau profonde est prévu au cours du premier trimestre de 2013, sous réserve de l'approbation des autorités. En août dernier également, la société pétrolière Genel Energy, cotée à Londres, a racheté pour 50 millions de dollars 60 % des droits de concession de Sidi Moussa, un bloc offshore. Jusqu'à récemment, Genel concentrait ses opérations au Kurdistan irakien (Nord de l'Irak). En outre, le rachat d'actifs au Maroc et à Malte marque les premiers pas de Genel Energy dans l'exploration offshore. Le Maroc cherche aussi à accroître ses activités en aval, dans le but de devenir un exportateur de produits raffinés, souligne le rapport, ajoutant que son unique raffinerie de pétrole, opérée par la Société anonyme marocaine de l'industrie de raffinage (SAMIR) et se trouvant dans la ville portuaire de Mohammedia, est dotée d'une capacité de production d'environ 6.5 millions de tonnes par an. OBG, un cabinet d'intelligence économique, basé à Londres, rappelle qu'en 2010, le Maroc a importé 93 % de ses besoins énergétiques, et les combustibles fossiles représentaient au total 87 % de sa consommation énergétique. La demande énergétique locale augmentant rapidement, le secteur de l'énergie continuera de peser lourdement sur les finances publiques à moyen terme. En vue de réduire les répercussions du secteur de l'énergie sur l'économie nationale, l'Etat a non seulement augmenté la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique, mais il a également introduit, en juin dernier, diverses réformes visant à supprimer progressivement les subventions aux combustibles. Le poids de ces subventions dans le budget du gouvernement a fortement augmenté, passant de 7.07 milliards de dirhams (635.77 millions d'euros) en 2009 à 22 milliards de dirhams (1.98 milliard d'euros) en 2010 et grevant lourdement les finances publiques. Les subventions sur les denrées alimentaires de base telles que la farine et le sucre seront aussi réduites, mais l'Etat octroiera une aide directe aux ménages les plus démunis, afin de compenser la flambée des prix des vivres et du pétrole. La première réforme a été mise en place le 2 juin, alors que le prix du pétrole avait augmenté de 27 %, soit la plus forte hausse depuis ces dernières années. Ainsi, l'inflation a quasi doublé au mois de juin pour atteindre un taux annuel de 1.9 %. L'inflation a progressé de 0.5 % de mai à juin – une progression largement imputable à une hausse de 4 % des tarifs de transport. Pour combattre cette rapide augmentation, le gouvernement a ralenti la mise en œuvre des réformes, ce qui a fait chuter d'un point de pourcentage les prévisions d'inflation annuelle (1.5 %). Avec une demande énergétique à la hausse et des ressources nationales limitées, poursuit la même source, le Maroc continuera certes d'importer des ressources énergétiques à long terme, mais les réformes fiscales devraient aider à limiter les dépenses publiques. Les nouveaux projets de forage exploratoire devraient favoriser la production et le raffinage nationaux et ainsi réduire la facture des importations. Toutefois, pour y parvenir, le gouvernement devra investir considérablement afin d'équiper le secteur avec les infrastructures adéquates.