Les membres de la commission des finances, de l'équipement, de la planification et du développement régional à la Chambre des conseillers ont discuté des dysfonctionnements et contraintes dont pâtit le groupe Al-Omrane, lors d'une rencontre mercredi en présence du président de son directoire et des directeurs de ses filiales. A cette occasion, le ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de la politique de la ville, Nabil Benabdallah, a indiqué que cette rencontre offre l'occasion d'un dialogue franc sur l'action d'Al-Omrane, ce groupe immobilier pionnier, faisant part de la disposition constante du ministère «à maintenir le contact avec le parlement à travers des séances et des visites de projets de logement et dans les villes nouvelles». Il s'agit de tirer parti des propositions des conseillers qui sont au fait, directement et au quotidien, des attentes des citoyens, des parties concernées et des intervenants. Le département de tutelle, a-t-il assuré, est engagé «à en finir avec les dysfonctionnements» qui auraient émaillé l'activité du groupe. Au cours de la réunion, des intervenants ont mis en avant le bilan positif d'Al-Omrane dans le domaine de mise à niveau des villes et de réhabilitation des logements anciens, alors que d'autres ont critiqué la persistance de la pénurie de logements et de la problématique des bidonvilles, appelant à reconsidérer l'approche suivie dans la gestion de l'immobilier public. Dans ce cadre, des membres de la commission ont jugé nécessaire d'établir des normes claires et bien définies à même de garantir les droits des citoyens se trouvant sous le coup d'une procédure d'expropriation, en s'interrogeant sur les modalités appliquées en matière d'acquisition des biens immobiliers. Pour alléger le fardeau qui pèse sur le groupe, les conseillers ont appelé à limiter l'éventail de ses interventions de sorte à ce qu'il agisse essentiellement pour l'extension de l'offre en logements sociaux et la lutte contre les bidonvilles. D'autre part, ils ont noté que les objectifs qui ont initialement présidé à la création des villes nouvelles sont loin d'être concrétisés, en raison du phénomène de la spéculation immobilière. Certains intervenants ont imputé la responsabilité des dysfonctionnements constatés aux collectivités locales qui, soulignent-ils, «traitent le groupe Al-Omrane comme un opérateur privé», appelant le holding à tenir des réunions au niveau régional pour examiner les questions en suspens à l'échelle des collectivités territoriales. Les conseillers ont en outre jugé opportun qu'un contrôle financier et technique de l'action d'Al-Omrane soit assuré par une partie externe et soit étendu à tous les intervenants dans le secteur de l'habitat. Pour sa part, le président du directoire du Groupe Al Omrane, Badr El Kanouni, a présenté un exposé sur les orientations du holding, ses réalisations au titre de l'année 2011, son programme en cours de mise en oeuvre et les contraintes entravant ses activités. Selon lui, le groupe table cette année sur un investissement de 7,50 milliards de dirhams et un chiffre d'affaires de 5,5 milliards de dirhams.