En mars 2012, et comparativement au mois précédent, les facteurs autonomes de liquidité ont exercé un impact restrictif de 4,3 milliards de dirhams sur les trésoreries bancaires, en liaison essentiellement avec la baisse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib. Compte tenu de l'évolution des facteurs autonomes et de la diminution du montant minimum au titre de la réserve monétaire de près de 100 millions de dirhams, le besoin de liquidité des banques s'est situé à près de 51 milliards de dirhams, après 46,8 milliards le mois précédent. Aussi, Bank Al- Maghrib a-t-elle augmenté le volume de ses injections, le portant à 53 milliards de dirhams à fin mars, dont 38 milliards à travers les avances à 7 jours sur appel d'offres et 15 milliards par le biais des opérations de pension livrée à 3 mois. Parallèlement, le taux moyen pondéré du marché interbancaire s'est établi en mars, à 3,31%, en hausse d'un point de base par rapport au mois précédent. Il est à noter que lors de sa réunion trimestrielle tenue le mardi 27 mars 2012, le conseil a décidé de ramener le taux directeur de 3,25% à 3%. Concernant, les taux des bons du Trésor, émis sur le marché primaire, ils ont enregistré des hausses allant de 4 à 7 points de base par rapport aux dernières émissions, se situant respectivement, à 3,45%, à 3,96%, à 4,11% et 4,35% pour les bons à 13 semaines, à 2, à 5 et à 10 ans. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et 12 mois a accusé une diminution de 17 points de base, revenant à 3,63% en février, recouvrant une baisse de 25 points de base du taux sur les dépôts à un an et une hausse d'un point de base de celui appliqué aux dépôts à 6 mois. Pour ce qui est du taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit, révisé en avril de chaque année sur la base de la variation du taux d'intérêt moyen pondéré des dépôts bancaires à 6 mois et 1 an enregistré au cours de l'année précédente, il a été fixé à 14,19% sur la période allant du 1er avril 2012 au 31 mars 2013. Les données disponibles à fin février 2012 font ressortir une décélération du rythme d'accroissement de la masse monétaire et du crédit bancaire. En effet, le taux de croissance en glissement annuel de l'agrégat M3 s'est situé à 5,3% contre 5,7% en janvier, alors que celui du crédit bancaire s'est établi à 8%, au lieu de 10,6% un mois auparavant. Le ralentissement du crédit bancaire traduit cependant, un retour vers son rythme tendanciel de long terme, après la dissipation de l'impact de certaines opérations de prêts ponctuelles à fin 2011 et celui des effets de base qui ont caractérisé le mois de janvier. Au niveau des sources de création monétaire, les données à fin février indiquent que le ralentissement du crédit bancaire a concerné la plupart de ses principales composantes. Ainsi, les facilités de trésorerie et les crédits à l'équipement se sont accrus respectivement de 13,8% et de 1,5%, en glissement annuel, contre 20,4% et 3,7% en janvier. De même, les crédits immobiliers ont marqué une légère décélération revenant de 9,1% à 8,8% en février. La diminution du rythme de progression des prêts immobiliers a été tirée par le ralentissement de celui des crédits à l'habitat, le taux de variation des crédits aux promoteurs ayant en revanche accusé un repli. Dans le même temps, les créances diverses sur la clientèle ont connu une hausse limitée à 4% après 7,5% le mois précédent. En revanche, les crédits à la consommation ont enregistré une légère augmentation de 11,8%, en variation annuelle, contre 11,5% en janvier. Pour ce qui est des créances en souffrance, leur taux de progression annuel a ralenti, s'établissant à 11,6%, contre 13,2% le mois précédent. Par agent économique, l'évolution du crédit bancaire reflète la décélération du rythme de croissance annuel des prêts destinés au secteur privé, de celui des concours au secteur public, ainsi que celui des prêts aux agents financiers. S'agissant des créances nettes sur l'administration centrale, elles se sont établies à 29,1%, en glissement annuel, traduisant à la fois un ralentissement des créances nettes de Bank Al-Maghrib et des autres institutions de dépôts. Par ailleurs, les avoirs extérieurs nets ont poursuivi leur tendance baissière observée depuis août 2011, accusant ainsi un repli de 15% en février 2012, moins important toutefois que la baisse annuelle de 16,2% du mois de janvier. Dans ces conditions, les réserves de change représentent à fin février 4 mois et 23 jours d'importations de biens et services. Les chiffres les plus récents datant du 11 avril 2012, indiquent pour leur part, que les avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib se sont établis à 152,5 milliards de dirhams. Concernant les agrégats de placements liquides, leur rythme de progression annuel a continué sa tendance baissière entamée depuis juillet 2011, revenant de 5,6% en janvier à 2,1% en février de l'année 2012. Cette évolution reflète la baisse du taux de croissance des actifs inclus dans PL1, situé à 4,9% après 8,1% le mois précédent, et de celui des titres des OPCVM obligataires, qui s'est établi à 4,4% au lieu de 7,4%. Parallèlement, en dépit de la hausse mensuelle de 1,7%, les titres des OPCVM actions et diversifiés se sont contractés de 20,3%, en glissement annuel.