En mars 2010, les facteurs autonomes de liquidité ont exercé sur les trésoreries bancaires un impact expansif de 268 millions de dirhams, en moyenne des fins de semaines, sous l'effet principalement de la hausse des avoirs extérieurs nets de Bank Al-Maghrib et, dans une moindre mesure, du reflux de la circulation fiduciaire. Compte tenu de la réduction du minimum requis au titre de la réserve monétaire de 1,35 milliard de dirhams, le déficit des trésoreries bancaires est revenu à 18,4 milliards en moyenne des fins de semaines, contre 20 milliards le mois précédent. Aussi, Bank Al-Maghrib a-t-elle réduit le volume de ses interventions à travers les avances à 7 jours sur appel d'offres, le ramenant à 18,8 milliards de dirhams au lieu de 20,3 milliards en février 2010. Parallèlement, le taux moyen pondéré du marché interbancaire s'est inscrit en baisse, revenant d'un mois à l'autre de 3,35% à 3,25%, niveau équivalent à celui du taux directeur. Pour leur part, les taux des bons du Trésor à court et à moyen termes ont progressé, par rapport aux dernières émissions, de 2 et de 11 points de base, respectivement, pour les bons à 52 semaines et à 2 ans. Le même profil d'évolution a été observé au niveau des taux des bons à long terme, qui ont augmenté de 7, de 9 et de 65 points de base respectivement pour ceux à 5 ans, à 10 ans et à 15 ans. S'agissant des taux créditeurs, le taux moyen pondéré des dépôts à 6 et à 12 mois s'est situé en février 2010 à 3,50%, en hausse de 6 points de base par rapport au mois précédent, recouvrant un accroissement de 12 points de base du taux des dépôts à 1 an et un repli de 8 points de base de celui des dépôts à 6 mois. Quant au taux maximum des intérêts conventionnels des établissements de crédit, révisable en avril de chaque année sur la base de la variation du taux moyen pondéré des dépôts à 6 mois et 12 mois enregistré au cours de l'année précédente, il a été fixé à 14,26 % sur la période allant du 1er avril 2010 au 31 mars 2011, au lieu de 14,40% entre le 1er avril 2009 et le 31 mars 2010. Pour ce qui est des taux débiteurs, les résultats de l'enquête de Bank Al-Maghrib, auprès des banques pour le quatrième trimestre 2009, indiquent un accroissement limité du taux moyen pondéré du crédit bancaire qui s'est situé à 6,63%. Cette évolution est attribuable principalement à l'augmentation des taux appliqués aux crédits immobiliers, et dans une moindre mesure à celle des taux assortissant les crédits à la consommation. Sur le plan monétaire, les dernières données disponibles, relatives au mois de février 2010, indiquent la poursuite de la croissance modérée de l'agrégat M3 et le maintien de l'excédent monétaire à des niveaux inférieurs à ceux observés en moyenne depuis plusieurs trimestres. Ainsi, la masse monétaire a progressé au même rythme annuel constaté durant les trois derniers mois, soit 4,8%, reflétant la faible constitution d'encaisses monétaires par les agents non financiers. En effet, le taux d'accroissement annuel des moyens de paiement scripturaux s'est maintenu au même niveau que celui de janvier, soit 7,1% tandis que celui de la monnaie fiduciaire a enregistré une augmentation de 7,5%. En comparaison mensuelle, ces encaisses ont affiché respectivement une légère hausse et une quasi-stabilité. Pour leur part, les placements à terme n'ont pas connu de variations significatives d'un mois à l'autre et ressortent en baisse de 4,3% en glissement annuel, traduisant en partie un effet de base. Quant aux placements à vue, ils ont marqué une progression annuelle de 8,7% en février, en légère décélération comparativement aux niveaux enregistrés durant les derniers trimestres. S'agissant des autres sources de création de la monnaie, les avoirs extérieurs nets, dont l'encours a accusé une baisse importante en début d'année suite principalement à la cession des participations détenues par Telefonica et Portugal Telecom dans le capital de Méditel, sont restés quasiment stables d'un mois à l'autre et ressortent en recul de 9,4% en glissement annuel. De même, les créances nettes sur l'Etat se sont situées à un niveau comparable à celui des deux derniers mois, recouvrant une baisse des souscriptions des banques en bons du Trésor et une diminution de la position nette du Trésor auprès de Bank Al-Maghrib. En glissement annuel, elles se sont accrues de 8,6%, mais leur contribution à la croissance de la masse monétaire demeure faible. En ce qui concerne le crédit bancaire, sa dynamique demeure soutenue, marquant une hausse annuelle de 12% en février, après 11,6% le mois précédant, en liaison principalement avec la hausse de 13% des crédits immobiliers et de 24% des crédits à l'équipement. Quant aux crédits à la consommation, leur accroissement annuel est revenu de 18% en janvier à 16,9% en février, alors que les crédits de trésorerie n'ont pas connu de variations significatives. Pour leur part, les agrégats de placements liquides se sont accrus à un rythme annuel de 19%, en ralentissement par rapport au taux de 30% enregistré le mois précédent, sous l'effet des baisses des titres des OPCVM monétaires et obligataires détenus par les entreprises non financières, ceux actions et diversifiés étant restés quasiment stables.