Le Bureau exécutif de l'Organisation de la Femme Istiqlalienne (OFI), qui s'est réuni en session extraordinaire, samedi 7 janvier, a rendu public un communiqué dont il ressort principalement qu'après examen approfondi de l'évolution du champ politique national et des circonstances ayant entouré la formation du gouvernement qui comprend une seule femme sur 31 ministres : - se dit extrêmement choqué, au même titre que l'opinion publique marocaine, de la terne présence de la femme et considère cela comme une gifle administrée à l'ensemble des femmes marocaines qui se sont impliquées positivement et activement dans le processus des réformes constitutionnelles entamées depuis le discours royal du 9 mars 2011 et couronnées par la Constitution du 1er juillet de la même année; - considère que l'exclusion de la femme de l'Exécutif, est une défaite et un recul par rapport aux acquis de la femme marocaine et sa longue lutte pour la dignité, la liberté, la justice, l'équité et la citoyenneté, laquelle ne se concrétise que par l'égalité en droits et obligations ; - estime que l'exclusion de la femme du gouvernement est un rendez-vous manqué avec une étape historique qui supposait la mise en œuvre de l'un des plus importants objectifs de la nouvelle Constitution ; - considère que la formation du gouvernement sans qu'au moins un tiers de ses membres soient des femmes, est une violation de l'article 19 de la Constitution qui dispose que l'homme et la femme sont égaux quant aux droits et libertés civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux… ; - affirme que la faible représentativité de la femme au sein du gouvernement est un reniement des engagements internationaux et nationaux du Maroc dont ceux relatifs aux objectifs du millénium et à l'agenda gouvernemental 2011-2015 pour l'égalité visant à permettre aux femmes d'accéder aux postes de décision politique et administrative ; - fait endosser aux partis marocains la responsabilité de la dégradation de la situation de la femme et du début du recul des acquis conséquemment à leur faible volonté d'honorer leurs engagements et leurs choix doctrinaux et moraux envers la femme ; - considère que ce qui s'est dit au sujet de l'inaptitude de la femme à occuper certains postes ministériels est une insulte à ses capacités scientifiques et politiques et exige des excuses solennelles de la part de ceux qui propagent de telles inepties. Le Bureau exécutif, devant pareille situation, réaffirme la détermination de l'OFI à continuer à lutter farouchement jusqu'à ce que cessent toutes les pratiques visant à exclure la femme, à la marginaliser et à la priver de ses droits et à faire face à toutes les tentatives de démobilisation afin de gagner la bataille de la dignité. Après examen de la situation actuelle et tout en réitérant son attachement à ses principes constants, le Bureau exécutif réclame l'application des dispositions de la Constitution ; la préservation des acquis et leur amélioration en vue de garantir les droits constitutionnels de la femme ; le respect des engagements des partis politiques tels que déclinés dans leurs programmes électoraux, notamment ceux ayant trait à la femme en tant que bloc électoral, appelle au resserrement des rangs et à la lutte commune afin de prévenir tout recul et de garantir les droits de la femme; engage l'ensemble des forces démocratiques, partis politiques, associations et société civile, à œuvrer à la consécration des valeurs d'égalité, de liberté, de justice et d'égalité des chances conformément aux dispositions de la Constitution et afin de préserver la sécurité et la paix sociale du Maroc qui évolue dans un climat régional agité.