Une pléiade de responsables, d'institutionnels, de présidents d'associations professionnelles, d'opérateurs et chercheurs ont débattu, mardi à Casablanca, des moyens et instruments à même de dynamiser les exportations marocaines à l'avenir. "Compétitivité et dynamique à l'export, quelle stratégie d'avenir ?", est le thème de cette rencontre organisée par le Centre Marocain de Conjoncture (CMC), qui entend ainsi aborder la thématique des exportations à la lumière de la nouvelle constitution qui renforce les prérogatives du chef du gouvernement et du contexte nouveau marqué par la crise internationale. Introduisant les travaux de cette rencontre, le président du CMC, Habib El Malki, a estimé qu'"il y a un problème de compétitivité qui apparaît à travers l'analyse du commerce extérieur et que l'ouverture du pays a beaucoup plus profité aux importations". "La nature du modèle de croissance a davantage fonctionné à la faveur des importations et le CMC pense qu'il faut revoir ce modèle", a-t-il dit en présentant quelques éléments de réponse pour expliquer ce déficit de la compétitivité des exportations. Cette révision, dont le but est de faire des exportations un véritable moteur de croissance, est dictée par les enseignements tirés des expériences d'autres pays comme l'Allemagne, la Corée du Sud ou le Chili, a fait savoir M. El Malki. Il a, dans ce sens, insisté sur l'accélération du rythme d'industrialisation et sur la poursuite du plan Emergence en hâtant sa mise en oeuvre, appelé à la révision du taux de change vers plus de flexibilité et plaidé pour la promotion d'une véritable culture de l'export. "Il faut faire des exportations un modèle culturel et un pilier de la croissance", a-t-il dit, ajoutant que soutenir l'export est un pari que le Maroc doit relever pour mieux réussir son ouverture. Le Maroc doit conforter sa position géostratégique par la conquête de nouveaux marchés notamment celui très attractif du continent noir, devait soutenir pour sa part Abdellatif Maazouz, ministre du Commerce extérieur, rappelant que le royaume est lié à 25 pays africains et que les banques marocaine sont présentes dans 30 pays d'Afrique. Il est question aussi de consolider l'expérience des consortiums d'exportation, a-t-il ajouté, précisant que la compétitivité comporte également un volet interne celui de l'entreprise, de ses ressources humaines et de son processus de production. M. Maazouz a, en outre, mis l'accent sur l'agressivité commerciale et le ciblage de pays pour renforcer notre part de marché, ajoutant que les pouvoirs publics ont mis les moyens nécessaires avec la multiplication par 4 du budget promotionnel qui est passé de 100 à 500 millions de dirhams en 5 ans. La politique mise en oeuvre a donné des résultats notamment une croissance à deux chiffres des exportations depuis 5 ans avec une augmentation de 32 pc en 2010 et de 16 pc à fin octobre 2011, a-t-il fait savoir. La part de marché d'exportation de biens et services dans le monde est passée de 0,13 pc en 2000 à 0,16 pc en 2010, la croissance des exportations été toujours été supérieure à celle du PIB et la contribution des exportations à la croissance économique n'a eu de cesse de croitre pour atteindre 4 pc en 2010, a-t-il précisé. M. Maazouz devait insister lui aussi sur la culture de l'export, avant de plaider pour plus de coordination entre les politiques mises en oeuvre et pour la consolidation de ce qui est mis en place. Le président de la CGEM, Mohamed Horani a rappelé que l'organisation patronale s'intègre à la stratégie nationale, ajoutant que la Vision 2020 de la CGEM estime qu'il existe plusieurs défis à relever notamment l'accroissement du PIB par habitant (actuellement 3.000 dollars) qui reste insuffisant, la diversification des secteurs contribuant à la croissance, l'instauration d'un certain équilibre dans les contributions entre les différentes régions et l'absorption du chômage. Et de plaider pour un rééquilibrage du commerce extérieur par une part plus grande des exportations, pour l'exploitation des grandes opportunités offertes par les marchés étrangers, pour une plus grande diversification des produits exportés et pour la concentration des entreprises exportatrices. Les travaux de cette rencontre annuelle, la 21ème du genre initiée par le CMC, devaient se poursuivre à travers la discussion de 2 grands axes. Le premier a trait au "Positionnement compétitif du Maroc : les grandes tendances" et le deuxième concerne "les stratégies d'avenir et perspectives de développement des exportations : le point de vue des opérateurs".