Selon le président du CMC, la maîtrise de l'ouverture du pays à l'import-export passe principalement par son industrialisation. L'ouverture du pays à l'import-export a surtout enrichi les autres. C'est le principal message du discours d'ouverture de Habib El Malki, président du Centre marocain de conjoncture (CMC), à l'occasion de sa 21ème rencontre annuelle tenue, mardi 13 décembre, à Casablanca, sous le thème «Compétitivité et dynamique à l'export: quelle stratégie d'avenir?». Entouré de Mohamed Horani, président de la CGEM, Abdellatif Mâazouz, ministre du commerce extérieur et Ahmed Réda Chami, ministre du commerce, de l'industrie et des nouvelles technologies, M. El Malki a défini les principaux axes de la rencontre. Ainsi, il a fait remarqué qu'en signant les accords de libre-échange, le Maroc tablait sur les exportations pour générer une croissance supplémentaire, indispensable à l'amélioration du niveau de vie de la population. Or, la croissance annuelle moyenne enregistrée durant les treize dernières années allant de 1998 à 2010 qui n'a été que de 4,3% a été tirée principalement par la demande intérieure à hauteur de 4,7% contre une contribution négative à hauteur de 0,40% pour la demande étrangère. Telle qu'elle est appréciée par le solde extérieur des échanges de biens et services, cette contribution négative s'explique par la prépondérance des importations avec un apport négatif de 2,4 points de croissance contre un apport positif de seulement de 2 points de croissance pour les exportations. «Dans cette perspective, la question lancinante est celle de connaître les déterminants à l'origine de cette baisse continue de l'ensemble des balances extérieures», a souligné M. El Malki. Et de poursuivre: «nous devons maîtriser l'ouverture du pays et cela passe en premier lieu par son industrialisation et c'est là que nous appelons à revoir notre modèle de croissance». Pour lui, il faut que le Maroc passe d'un modèle de croissance de consommation à un modèle de croissance productive et compétitive en accélérant la politique d'industrialisation. «En second lieu, il s'agit de redéfinir notre politique de taux de change que nous considérons comme le parcours immobile de Bank Al-Maghrib. En effet, cette institution offre au Maroc un certain nombre de marges dont par exemple le maintien du taux d'inflation à moins de 2% et le taux d'endettement dans des limites raisonnables, il est donc temps pour Bank Al-Maghrib de redéfinir sa politique du taux de change», a expliqué M. El Malki. S'agissant du troisième volet à débattre, le président du CMC a déclaré que le Maroc devra créer de la valeur économique en faisant la promotion de la culture d'exportation. Il a souligné, dans ce sens, que «la conquête des marchés extérieurs est une vraie culture qui manque aux industriels marocains, bien que les efforts engagés de Maroc Export commencent lentement à donner leurs fruits». Dans ce sens, la problématique des exportations se trouve à la croisée des chemins et a été abordée selon des approches rénovées.