La démocratie n'aura-t-elle de chances de se consolider au Maroc qu'en dépouillant la royauté de ses prérogatives politiques et symboliques ? La question est malveillante, car insinuant une conception biaisée de la démocratie identifiée à un régime politique à «institutions faibles». L'histoire, récente et ancienne, enseigne que démocratie et institutions faibles ne riment jamais que pour ruiner une nation ou figer son potentiel. Le Général de Gaulle aurait-il (re)fait la puissance de la France s'il avait accepté de «régner sans gouverner» comme s'en accommodaient ses prédécesseurs de la quatrième République (1946-1958) ? L'observation vaudra également pour les Roosevelt, les Kennedy, les Thatcher et bien d'autres Hommes d'Etat, pour ne citer que les contemporains.