L'expression « Ceux qui font des affaires sans avoir mal au ventre », parce qu'on peut faire de l'argent proprement, s'inscrit dans la lutte des classes, aurait dit l'autre. Elle aide les exploités à se défendre sans utiliser une phraséologie qui séduit. Autre expression sulfureuse à retenir : « la farine dans le ventre », qui exprime clairement les parvenus complices des scandales financiers en cours ou à venir. Là encore, les citoyens utilisent des mots pour soigner leurs maux face à des fonctionnaires ou des particuliers qui jouent les innocents alors qu'ils ont mangé à tous les rateliers. Conclusion : la darija n'est pas une langue légère pour rigoler un coup, comme le croient des francophones monotones qui ne maîtrisent ni l'une ni l'autre des langues du pays. Dans la bouche de Sidi Abderrahmane El Majdoub, elle peut être tranchante et salutaire. stop. Retour des pétards à la veille de Achoura (la semaine prochaine) alors qu'on croyait que la « mina », qui faisait sursauter les femmes enceintes et autres personnes sensibles, était interdite. En effet, on n'avait plus entendu d'explosions dans les quartiers populaires et dans les autres, depuis 3 ans au moins. Que se passe-t-il actuellement où les gosses reprennent cette mauvaise habitude qui peut être dangereuse deux jours avant les feux de la chandeleur ? Radio Médina, qui fait la nique à Radio Atlanique et à Radio Chada, rapporte que les « minates » viendraient, après les médicaments à la tonne, d'Algérie. Des pétards de Colomb Béchar ?... En fait, ces produits de Achoura sont le résultat de la contrebande incontrôlable et comme tous les produits du genre, elle n'est pas signée. Quoi qu'il en soit, ce retour des explosifs qui rappelle Kaboul durant la période noire, avec tout notre respect pour le peuple afghan, n'est guère rassurant. stop. Ceux qui veulent faire de la marche à pied le long du « moun », cette jetée de la plage de Rabat dont le réaménagement remonte aux années 30, un travail d'Hercule qui n'a jamais été dépassé – toujours copié mais jamais égalé – sont déçus par l'état des lieux. Le carrelage le long du « moun » s'est fissuré avant les pluies – qui ont provoqué la honte, dit la presse bidaouiya qui n'a rien à voir avec bidaoui. Heureusement que des touristes ne viennent pas ici, les guides ne sont pas des saboteurs, ils possèdent une fibre nationaliste que des agences touristiques n'ont pas. Sinon, ils se feront une mauvaise idée des infrastructures en déconfiture. Mais ce n'est pas parce qu'ils ne viennent pas sur cette plage abandonnée avec ses cafés miteux où une eau minérale dégouttera un promeneur venu avec son yorkshire, prononcez york-cheir. Chien de luxe. stop. Encore une caricature qui a fait sursauter des lecteurs lucides qui s'inquiètent de cette désinvolture qui s'est emparée de la presse et qui n'a rien à voir avec la liberté d'expression. Parlant des élections en Egypte, on voit dans la caricature un pharaon qui ressemble à Moubarak – c'est même précisé au bas du dessin comme si l'auteur avait craint qu'on ne reconnaisse pas son homme traîné dans la boue. Le texte gratuit est le suivant : « Nos candidats promettent des promesses qu'ils n'ont jamais tenues ». Comment un caricaturiste à des milliers de kilomètres du Caire ou du Luxor peut-il porter un jugement pareil !? Cela s'appelle de l'ingérence, un parti pris qui dépasse l'objectivité d'un caricaturiste, qu'il soit Marocain ou Portoricain. Soyons bien placés pour dénoncer les caricaturistes danois, chinois ou grenoblois. stop. Que Ali Hassan ait une pensée pour Daniel T. du Plantier en ce dixième anniversaire du festival du film de Marrakech, c'est une chose concevable, mais qu'il nous dise qu'il a disparu en février 2003 en plein festival de Berlin, « un signe du destin » sans rien préciser, voilà qui est frustrant. Daniel T. du Plantier n'a rien à voir avec le festival de Berlin, et parler d'un signe du destin c'est entretenir un flou artistique dont on pouvait s'en passer. Plantier était venu à Berlin pour vendre des films de son pays, comme il l'a fait au Canada ou à Granada. Enfin, Ali Hassan, qui est passé de Brel au Jbel des monstres sacrés du cinéma, son genre c'est Gatsby le magnifique et « ne nous fâchons pas », parle de piques assiettes venus au FIFM. On suppose qu'en tant que VIP, il se fait servir dans sa chambre comme ça, personne ne le verra se restaurer loins des regards des zozos… stop. Lorsque la Russie a obtenu la Coupe du Monde pour 2018, des Anglais qui tirent toujours les premiers ont accusé la FIFA de corruption – des soupçons qu'on savait déjà – mais si les Britanniques avaient obtenu la World Cup, il y aurait eu des ténors pour dire que la Fédération internationale de Football Association (FIFA) était une association de malfaiteurs ? Bien que l'Histoire a démontré qu'au sein de cette institution, tout n'était pas clair avec des opportunistes qui se font inviter à Mégève et à Gstaad pour cacher les combines des fous du stade. Enfin, félicitations pour Qatar qui n'a pas encore de grands motards et suffisamment d'infrastructures de taille et qui a obtenu la Coupe du Monde pour 2022. Il fallait voir les Qataris hurler de joie en apprenant que leur pays allait être le théâtre d'un tel événement dans 12 ans… Félicitations parce qu'on ne va pas confondre Qatar et le Khatar d'El Jazeera fel bakhira. Plus on ne mélangera pas les choses et mieux ça vaudra. stop.