L'Iran a confirmé avant-hier lundi sa volonté de développer rapidement ses capacités de production d'uranium enrichi, alors que les grandes puissances ont du mal à s'entendre sur de nouvelles sanctions contre Téhéran réclamées avec insistance par Israël. Téhéran pourrait lancer dès mars la construction de deux nouveaux sites d'enrichissement d'uranium dotés d'équipements plus performants que l'usine de Natanz, la seule dont dispose actuellement l'Iran pour produire du combustible nucléaire, a annoncé le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi. Cette déclaration concrétise la décision annoncée le 30 novembre par le président Mahmoud Ahmadinejad de construire dix nouvelles usines d'enrichissement d'uranium, en réponse à une résolution de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) condamnant l'Iran pour sa politique nucléaire. L'Iran veut "arriver au stade où il sera capable de fabriquer entre 250 et 300 tonnes de combustible par an" pour ses futures centrales nucléaires, a ajouté le chef du programme nucléaire iranien. L'annonce par l'Iran de la construction de deux nouveaux sites d'enrichissement d'uranium constitue une "nouvelle preuve" du fait que Téhéran refuse de coopérer avec la communauté internationale, ont estimé lundi les Etats-Unis. Souplesse chinoise et divergence européenne Le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs a affirmé que Barack Obama et d'autres dirigeants avaient "clairement stipulé que sans changement d'attitude, le gouvernement iranien faisait face à des représailles". Toutefois, la chine continue de prêcher la souplesse et l'option diplomtique, alors que l'UE hésite encore sur la manière d'appliquer les sanctions. Pékin a prôné mardi de la "souplesse" et des "efforts diplomatiques" accrus pour résoudre la question du nucléaire iranien. "Les parties concernées devraient accentuer les efforts diplomatiques, maintenir et promouvoir le dialogue", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Qin Gang. Les pays de l'Union européenne, quant à eux, affichent toujours des divergences sur l'opportunité d'appliquer dès à présent des sanctions renforcées contre l'Iran en raison de l'impasse dans les négociations sur son programme nucléaire controversé. Plusieurs d'entre eux jugent que la voie diplomatique n'a pas encore été épuisée et insistent sur la nécessité de trouver un accord au Conseil de sécurité avec les Russes et les Chinois sur la question. Ehud Barak aux USA pour une politique "plus agressive" Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak se rend mardi aux Etats-Unis pour une visite de cinq jours consacrée au dossier nucléaire iranien, ont indiqué le ministère et la presse. Selon la radio militaire, M. Barak compte discuter aux Etats-Unis en priorité de l'Iran pour tenter de convaincre ses interlocuteurs américains d'adopter une politique "plus agressive" contre le programme nucléaire de Téhéran. Le ministre de la Défense, tout en prônant un durcissement des sanctions internationales contre l'Iran, a prévenu à de multiples reprises ces derniers mois que "toutes les options restent sur la table". Il faisait ainsi allusion à une possible attaque israélienne contre les installations nucléaires iraniennes. L'amiral Mullen a pour sa part affirmé lundi qu'une frappe militaire contre l'Iran ne serait pas "décisive" pour contrer le programme nucléaire de la République islamique.