Une frappe aérienne israélienne a tué, lundi, Wissam Al tawil, un commandant d'élite du Hezbollah qui a riposté par une escadrille de drones contre le QG du Commandement nord à Safed, faisant craindre une nouvelle guerre au Moyen-Orient. Une attaque contre un SUV a tué le commandant d'une unité secrète du Hezbollah qui opère le long de la frontière, selon un responsable de la sécurité libanaise qui s'est exprimé sous couvert d'anonymat, conformément à la réglementation. Le commandant, Wissam al-Tawil, était un vétéran de la force libanaise soutenue par l'Iran qui a participé à l'enlèvement transfrontalier de deux soldats israéliens en 2006 qui a déclenché la dernière guerre entre Israël et le Hezbollah, a déclaré un responsable du groupe. Il s'agit du plus important militant du Hezbollah tué depuis que l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre a déclenché une guerre totale à Gaza et des combats de moindre intensité entre Israël et le Hezbollah, qui se sont intensifiés depuis qu'une frappe israélienne a tué un haut dirigeant du Hamas la semaine dernière à Beyrouth. Le ministre des Affaires étrangères d'occupation, dans un aveu inhabituel, a reconnu lundi, la responsabilité israélienne dans l'assassinat du chef militaire du Hezbollah Wissam Tawil dans le sud du Liban. Lors d'un entretien avec la chaîne hébraïque 14, Israel Katz a déclaré qu'«en ce qui concerne les dégâts causés au sud du Liban, nous portons la responsabilité de l'assassinat de l'actuel chef des forces de Radwan». A la question du journaliste, "voulez-vous parler de Wissam Tawil, tué lundi ? Israël porte-t-il la responsabilité de son assassinat ?" Le ministre a répondu : "Oui", avant de menacer le Hezbollah, en cas de développement des hostilités, d'«un coup équivalent à 50 fois celui qui s'est produit lors de la Seconde Guerre du Liban». Depuis trois mois, Israël et le Hezbollah cherchent à limiter leurs échanges transfrontaliers. Le Hezbollah semble se méfier du risque d'une guerre totale qui entraînerait des destructions massives au Liban.
Attaque aux drones contre le QG du Commandement nord israélien à Safed
L'assassinat, la semaine dernière, du chef politique adjoint du Hamas, Saleh Arouri, à Beyrouth menace de plonger les deux parties dans une spirale croissante. Un barrage de roquettes du Hezbollah avait frappé samedi une base aérienne sensible dans le nord d'Israël, dans l'une des plus grandes attaques du groupe pendant la guerre – une « première réponse » à l'assassinat d'Arouri, a déclaré le Hezbollah. L'assassinat d'hier de Wissam Al Tawil risque d'envenimer encore plus la situation entre le Hezbollah et Israël. La Résistance islamique au Liban a ciblé avec plusieurs drones d'attaque, ce mardi 9 janvier, le quartier général du commandement nord de l'armée d'occupation (base de Dado), dans la région nord de la ville occupée de Safed. Cette dernière se situe à 29 Km des frontières libanaises. Dans un communiqué, la Résistance a précisé que cette opération est une riposte aux crimes d'assassinats du grand leader, le martyr Cheikh Saleh Al-Arouri et de ses confrères dans la banlieue sud de Beyrouth ainsi qu'une réponse à l'assassinat du commandant martyr, Wissam Al-Tawil (Hajj Jawad). Selon les médias israéliens, le QG du commandement nord a été touchée par les salves de missiles et de drones lancés depuis le Liban. Les dirigeants israéliens affirment que leur patience face aux tirs de roquettes du Hezbollah est à bout et que si la diplomatie ne les arrête pas, ils sont prêts à entrer en guerre. Ils ont exprimé leur inquiétude particulière concernant la Force Radwan, l'unité d'élite du Hezbollah dont al-Tawil était commandant, qui opère le long de la frontière. Lundi, l'armée israélienne a également annoncé avoir tué une "figure centrale" du Hamas en Syrie, Hassan Akasha. "Il était une figure centrale responsable des roquettes tirées vers Israël par le Hamas depuis le territoire syrien ces dernières semaines", a précisé l'armée. Blinken à Tel-Aviv, pourra-t-il désamorcer la crise ? Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, doit rencontrer les dirigeants israéliens mardi et faire pression pour une désescalade de la guerre à Gaza, au lendemain de frappes en Syrie et au Liban qui ont tué deux hauts responsables du Hamas et du Hezbollah. Le secrétaire d'Etat américain a atterri à Tel-Aviv lundi soir après plusieurs escales dans la région, alors que l'armée israélienne, dont la campagne contre le Hamas est entrée dans son quatrième mois, a annoncé qu'elle allait mener des opérations plus ciblées dans le centre et le sud de Gaza. Des sirènes alertant sur des tirs de roquettes ont retenti lundi dans le centre et le sud d'Israël, ainsi qu'à proximité de la frontière avec le Liban, où les frappes israéliennes et les échanges de tirs avec les militants du Hezbollah font craindre une extension du conflit vers le nord. Les frappes israéliennes répétées au Liban et en Syrie, ainsi que les attaques croissantes contre les forces américaines en Irak et la campagne contre des navires en mer Rouge, menée par les rebelles yéménites en soutien au Hamas, font craindre que le reste du Moyen-Orient ne soit entraîné dans cette guerre. Pour tenter de désamorcer cette spirale des violences, Antony Blinken a entamé une nouvelle tournée régionale, la quatrième depuis le début de la guerre, qui l'a notamment mené en Turquie, Jordanie, Qatar, aux Emirats arabes unis et en Arabie saoudite. Il devait rencontrer mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, ainsi que le président Isaac Herzog, le cabinet de guerre du pays et les ministres de la Défense et des Affaires étrangères. Il doit avoir des entretiens plus tard dans la journée avec Benny Gantz, membre du cabinet de guerre et figure de l'opposition.