Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a affirmé mercredi soir que son groupe a continuellement pris en considération « jusqu'à maintenant les intérêts libanais ». Cependant, il a averti que si Israël venait à déclarer la guerre au Liban, « notre réponse sera sans limites ». Ces propos ont été tenus lors d'un discours télévisé de Hassan Nasrallah pendant une cérémonie à Beyrouth, commémorant le quatrième anniversaire de l'assassinat du commandant du « Corps des Gardiens de la Révolution islamique » iranien, Qassem Soleimani, et du vice-président du «Hachd al-Chaabi » irakien, Abou Mehdi al-Mouhandis, lors d'une frappe aérienne américaine près de Bagdad en 2020. Le leader du Hezbollah a mis en garde en déclarant : « Celui qui pense à la guerre avec nous le regrettera, et la guerre avec nous sera coûteuse ». « Jusqu'à maintenant, nous considérons les intérêts libanais, mais si Israël déclenche la guerre contre le Liban, il est dans l'intérêt libanais d'aller jusqu'au bout de la guerre », a-t-il ajouté. Nasrallah a souligné que son groupe « combat jusqu'à présent sur le front avec des calculs précis, et c'est pourquoi nous payons un prix élevé en vies de nos jeunes. Si l'ennemi envisage de faire la guerre au Liban, alors notre combat sera sans règles et sans limites ». D'un autre côté, Nasrallah a qualifié l'assassinat mardi du dirigeant du mouvement Hamas, Saleh Al-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth,« d'attaque israélienne flagrante ». Mardi soir, le Hamas a annoncé le décès de son chef, Saleh Al-Arouri, qui a été assassiné avec six autres membres du mouvement par trois missiles israéliens visant le quartier général du mouvement dans la banlieue sud de Beyrouth, selon les médias libanais. «Ce qui s'est passé mardi dans la banlieue sud est grave et très dangereux, on ne peut pas rester silencieux, d'autant plus que cette cible a été visée dans la banlieue sud », a déclaré Nasrallah, notant que « ce crime ne restera pas sans réponse ou châtiment, le champ, les jours et les nuits sont entre nous». Pour lui, l'attaque dans la banlieue sud de Beyrouth est « un crime majeur et grave qui ne peut être ignoré, et la situation n'a pas besoin de beaucoup de paroles ». Et d'ajouter : « Israël a essayé de créer une image de victoire en assassinant Saleh Al-Arouri après avoir échoué à le réaliser dans la bande de Gaza ». Suite à l'assassinat d'Al-Arouri et de ses camarades à Beyrouth, les craintes d'une expansion de la guerre israélienne de Gaza au Liban et dans la région ont augmenté, d'autant plus que le chef du Hezbollah répétait souvent que « tout assassinat sur le sol libanais aura une réponse forte et ne peut être toléré ni ignoré ». En « solidarité avec la bande de Gaza », le Hezbollah et les factions palestiniennes au Liban échangent des tirs quotidiens intermittents avec l'armée israélienne depuis le 8 octobre dernier, causant des dizaines de morts et de blessés des deux côtés de la frontière. Par ailleurs, les casques bleus de l'ONU qui patrouillent le long de la frontière côté libanais ont mis en garde mercredi contre les « conséquences dévastatrices » que pourrait avoir une escalade entre Israël et le puissant parti chiite.