Œil pour Œil, dent pour dent. Hassan Nasrallah n'y va pas de main morte avec Israël. Mardi, dans un discours lors d'une cérémonie à la mémoire de trois leaders assassinés du mouvement chiite le chef du Hezbollah chiite libanais a prévenu mardi que son mouvement bombarderait les infrastructures d'Israël, y compris les aéroports et les raffineries, en cas d'attaque israélienne contre le Liban. "Si vous attaquez l'aéroport Rafic Hariri de Beyrouth, nous attaquerons l'aéroport Ben Gourion, si vous attaquez nos ports, nous attaquerons vos ports, si vous bombardez nos raffineries de pétrole, nous bombarderons les vôtres, si vous bombardez nos centrales électriques et nos usines, nous bombarderons les vôtres", a lancé cheikh Nasrallah. Il prononçait un discours retransmis sur grand écran devant des milliers de partisans dans la banlieue sud de Beyrouth, à l'occasion d'une cérémonie à la mémoire de trois leaders assassinés du mouvement chiite, en l'occurrence, Abbas el-Moussaoui, prédécesseur de cheikh Nasrallah, assassiné par Israël en 1992, de Ragheb Harb, leader du mouvement tué par Israël en 1984 et d'Imad Moughnieh, un chef militaire tué en 2008 à Damas, un assassinat également imputé à Israël. "Si vous détruisez un seul immeuble de la banlieue sud (de Beyrouth), nous détruirons des immeubles à Tel-Aviv", a-t-il ajouté, sous les applaudissements de la foule, en évoquant "différentes capacités" de son puissant mouvement sans élaborer. Selon Israël, le Hezbollah possède aujourd'hui 40.000 roquettes contre 14.000 au moment de la guerre de 2006. Lors de ce conflit, il avait tiré plus de 4.000 roquettes contre le nord d'Israël. "J'annonce aujourd'hui que j'accepte ce défi", a dit cheikh Nasrallah en réponse aux mises en garde de responsables israéliens que toute attaque de la part du Hezbollah entraînerait une sévère riposte. Il a toutefois indiqué que son parti "ne souhaitait pas" le déclenchement d'une guerre, affirmant que les "menaces" israéliennes n'étaient qu'une "guerre psychologique visant à effrayer les Libanais". "Nous, le Hezbollah, le Hamas, la Syrie, et l'Iran, sommes tellement forts qu'Israël ne peut plus se lancer dans une guerre quand il veut", a prévenu le chef du mouvement chiite soutenu par Téhéran et Damas. Par ailleurs, à l'occasion d'une rencontre rare mardi à Beyrouth avec le président du Sénat français Gérard Larcher une délégation du mouvement chiite libanais a demandé à la France de mettre un coup d'arrêt aux "menaces" d'Israël. Un appel qui survient au lendemain de celui lancé par le président du Parlement libanais Nabih Berri qui avait demandé à Paris, en présence de M. Larcher, d'user de son "influence" pour empêcher une éventuelle attaque d'Israël contre le Liban.