Trois ans après son élection en tant que présidente du Conseil communal de Casablanca, la Maire, médecin de son état, demeure, tous sens éveillés, au chevet des problématiques dans lesquelles se débat la grande Métropole. Déficiences en matière d'eau et d'électricité, insuffisance des infrastructures et des espaces verts, la liste est loin d'être exhaustive, selon Nabila Rmili. Quelques années après avoir accroché sa blouse de médecin urgentiste, Nabila Rmila continue donc d'user du jargon médical, qualifiant la ville de Casablanca de « véritable urgence », étant donné les difficultés rencontrées dans sa gestion.
La Maire de Casablanca a eu ainsi l'occasion de passer en revue devant le Chef du Gouvernement, Aziz Akhannouch, en marge du 3ème Forum régional des élus du RNI, les grandes difficultés auxquelles fait face la Métropole, affirmant que celle-ci était déjà fort éprouvée au moment de son élection. C'est ainsi qu'elle était et demeure en butte, selon les propos de la responsable, aux déficiences en matière d'eau, d'électricité, d'espaces verts, non sans mentionner l'état désastreux des routes et le manque du foncier. Les urgences, service dans lequel Nabila Rmili a exercé, est le terme qui résonne à tous les niveaux pour qualifier la situation d'une ville « essoufflée » qu'elle s'est engagée à gérer, dit-elle.
En course contre la montre, Rmili a expliqué que le Conseil de Casablanca est vivement préoccupé par la mauvaise gestion du parc d'éclairage public, outre le manque de ressources humaines, faisant valoir que « la moyenne d'âge du personnel communal est de 56 ans. Qui plus est, le recrutement du personnel est au point mort depuis 2003 », a-t-elle souligné.
Rmili a rappelé par la même occasion la problématique récurrente du transport urbain à Casablanca, précisant que près de 200.000 personnes se déplacent en Tramway et 400.000 en bus. Elle a réclamé dans ce sens la mobilisation des ressources supplémentaires pour satisfaire au mieux les besoins de la ville et être à l'écoute des doléances des citoyens.
La mise à niveau d'une grande métropole de la dimension de Casablanca nécessitera un budget important. Dans ce sens, la Maire a rappelé que l'excédent budgétaire de la ville ne dépasse pas les 100 millions de dirhams, alors que le Conseil est à l'œuvre pour réunir le financement de son programme d'urgence qui a besoin de près de 100 milliards de dirhams. La mise à niveau d'un seul kilomètre carré de la ville nécessitera au moins 1 million de dirhams, a-t-elle affirmé.
En termes d'urbanisme, la Maire a affirmé son souci constant de veiller au respect des règlements de construction, à la facilitation de l'accès aux autorisations d'exploitation commerciale et économique relatives à l'urbanisme, ainsi qu'à la mise en œuvre d'un système d'adressage, comme vecteurs pour améliorer la gouvernance et les recettes.
La Commune de Casablanca s'autofinance à 96% au titre des recettes fiscales, en plus de 4% de la taxe sur la valeur ajoutée, a expliqué la Maire, appelant à une révision de ces moyens de financement, étant donné les chantiers de développement importants que requiert la ville.
Pour rappel, le plan d'action communal de Casablanca 2023-2028 a alloué une enveloppe globale de 39.5 milliards de DH pour le développement de la ville, dont plus de 29 MMDH pour l'amélioration des infrastructures. Le plan en question comprend près de 25 programmes et 126 projets, l'objectif étant de rendre Casablanca, une ville attractive, durable et métropolitaine.