A l'occasion du passage des pèlerins-tourneurs du printemps par Essaouira, au début du mois d'avril 2010, la ville abritera un colloque international sur les pèlerinages circulaires et/ou aux sept Saints en Méditerranée et à travers le monde. En hébreux, un mot d'origine sémitique très ancienne, hag, signifie « faire un cercle, tourner, danser en rond ». Par extension, il a désigné « la fête » en référence aux trois fêtes juives : les « Semaines », les « Azymes » et les «Tentes », célébrées à Jérusalem. Le terme hébreux hag peut être rapproché de l'arabe hadj (ou hajj), dont la racine veut également dire « faire le tour », « marcher en rond ». Il est utilisé par l'Islam pour signifier la démarche autour de la ka'âba, et s'applique, par extension, au pèlerinage que font aujourd'hui les musulmans à la Mecque. Dans l'antiquité romaine, le verbe peregrinare , « voyager à l'étranger », a besoin d'être complété par l'expression ad sacra , « vers les lieux sacrés », pour signifier « faire pèlerinage ». Au Moyen Âge, la plupart des déplacements avaient pour but un lieu saint : peregrinus désignait le voyageur et le pèlerin et s'appliquait dès le IX è siècle au voyageur religieux se rendant vers quelque sanctuaire. On part en pèlerinage, on effectue un trajet, on marche vers un lieu saint, on en revient ressourcé, dans la conviction que la vie entière est une marche dans un pays étranger où nous sommes entrés par la naissance et que nous quittons par la mort. Nous sommes des passagers étrangers à la terre que nous parcourons avant d'arriver au ciel, notre véritable patrie. Nous sommes pour un moment en marche vers le sanctuaire final qui nous attend après la vie. Le pèlerinage en est le ressourcement, le réconfort, le rappel, il nous remet en route pour un temps avant la fin des temps. En français, les mots « pèlerin » et « pèlerinage » viennent du latin peregrinus qui nous revoie soit à per-ager, c'est-à-dire « à travers champs », soit à per-egr,r « qui va par mont et par vaux ». Les Romains utilisaient le terme hospes, le citoyen auquel une convention garantissait les droits d'amitié et d'hospitalité. Le mot hôte qui vient de hospitem , désigne en même temps la personne qui la reçoit. Or, il n'y a pas de pèlerinage sans hospitalité. Le pèlerinage est une démarche universelle présente dans toutes les civilisations. L'étude comparative montre d'un siècle à l'autre, d'une aire culturelle à l'autre, sans oublier les cultes animiste et les religions agraires, que les analogies l'emportent sur les différences. Dans la geste pèlerine, les affinités de symboles et de démarches font irrésistiblement penser à celles que décrivent les récits épiques et les textes poétiques des diverses cultures du monde. Le pèlerinage fonctionne comme une manifestation matérielle d'un itinéraire spirituel. Les pèlerins entament un parcours exceptionnel, qui marque une rupture avec leur vie antérieure et l'ouverture à une nouvelle vie. Tout circuit de pèlerinage est un phénomène social total. Nous aimerions avoir confirmation de votre éventuelle participation ainsi que l'aspect et l'aire géographique dont traitera votre communication, pour qu'on puisse établir dés maintenant le nom des intervenants, les axes et le programme du colloque.