Le président français, Emmanuel Macron, a accordé une interview au magazine « Le Point », où il a évoqué les relations entre le Maroc et l'Algérie. Interrogé sur le risque d'une guerre entre Rabat et Alger, le Locataire de l'Elysée s'est montré sceptique à l'égard de cette hypothèse, estimant que les deux pays sont, à ses yeux, rationnels. Détails. Gérer les relations avec le Maroc et l'Algérie semble une tâche de plus en plus ardue pour la France dont l'influence au sein du Maghreb ne cesse de faiblir au fur et à mesure que le temps passe. Paris se trouve dans un dilemme en voulant rester en bons termes à la fois avec le Maroc et l'Algérie, en préservant une sorte d'équilibre subtil. Une stratégie qui a du mal à fonctionner, de quoi de préoccuper le président Emmanuel Macron, qui s'est prononcé sur la tension entre Rabat et Alger dans une nouvelle interview qu'il a accordée au magazine « Le Point ». Pour le locataire de l'Elysée, la guerre n'est pas souhaitable entre les deux frères du Maghreb. « La question est importante. Je ne veux pas le croire, parce que ni l'Algérie ni le Maroc ne sont des puissances irrationnelles », a-t-il lâché, lorsqu'il a été interrogé par l'écrivain Kamal Daoud, qui a fait l'interview pour le compte du magazine de droite. « Ni le Maroc ni l'Algérie ne sont des puissances irrationnelles » « Je ne crois pas que le Maroc et l'Algérie ait cette perspective de guerre. La tension est là, réelle, et, ce qui est alarmant, c'est quand la tension devient structurante du fait national et de la vie politique de part et d'autre », a poursuivi le président français qui a assuré que l'apaisement entre les deux pays est important aux yeux de la France. Pour Emmanuel Macron, qui a tâché durant son mandat de se rapprocher avec l'Algérie pour clore la question mémorielle, « la guerre n'est pas une réalité qui peut surgir ». « Par contre, je vois la spéculation chez les uns, le fantasme chez les autres et même la volonté de guerre chez certains, et je vois la distance que cela crée », a-t-il repris. Par ailleurs, le président français s'est montré inquiet de la perte de l'influence culturelle au Maghreb. « Il y aussi l'enjeu de la francophonie Macron évoque un ami qui lui a dit que d'ici cinq an, la France ne trouvera pas un ministre, dans le Maghreb, pour tenir une conversation en français », a-t-il redouté. Rappelons qu'un vent glacial a soufflé sur les relations franco-marocaines depuis des mois sur fond de plusieurs désaccords entre Rabat et Paris. Crise des visas, absence d'ambassadeurs, baisse de l'intensité du dialogue bilatéral, les causes étaient visibles au point que cela faisait la une des médias. Toutefois, les choses semblent revenir à la normale depuis le 16 décembre suite à la visite de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, au Maroc. Durant cette visite, celle-ci a annoncé la reprise de la coopération consulaire. Il y a eu l'arrivée du nouvel ambassadeur français, Christophe Le Courtier qui a remis, le 26 décembre, ses lettres de créance au Chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita.
La visite de Colonna n'a pas été très riche en annonces. La France s'est contentée de répéter sa position habituelle sur le dossier du Sahara. La ministre française a réitéré le soutien de Paris au plan d'autonomie qu'elle considère réaliste et crédible. Le Maroc cherche un soutien plus affirmé et plus clair de la part de son allié historique. Un des enjeux de la prochaine visite du président français au Maroc, dont la date n'a pas encore été fixée.