Le président français Emmanuel Macron a exclu l'éventualité d'une guerre entre le Maroc et l'Algérie. Dans une longue interview accordée au magazine français Le Point, dans laquelle il répond aux questions de l'écrivain algérien Kamel Daoud, le chef d'Etat a pour autant estimé que la question était «importante». «Je ne veux pas le croire, le penser. Parce que ni l'Algérie ni le Maroc ne sont des puissances irrationnelles», a-t-il déclaré. Le président français a souligné ne pas penser que le Maroc et l'Algérie «aient cette perspective de guerre». «La tension entre les deux pays est là, réelle, et, ce qui est alarmant, c'est quand la tension devient structurante du fait national et de la vie politique de part et d'autre», a-t-il déclaré. Et d'ajouter que «pour l'Algérie, pour le Maroc et pour la France, l'apaisement entre les deux est très important». «Je ne crois pas que la guerre soit une réalité qui va survenir ; par contre, je vois la spéculation chez les uns, le fantasme chez les autres et même la volonté de guerre chez certains, et je vois la distance que cela crée», a-t-il déploré. Dans un autre registre, Emmanuel Macron a été questionné sur la possibilité que la France présente des excuses officielles pour son passé colonial en Algérie.«Je n'ai pas à demander pardon, ce n'est pas le sujet, le mot romprait tous les liens. Je ne demande pas pardon à l'Algérie et j'explique pourquoi», a-t-il affirmé, précisant que «le seul pardon collectif» qu'il a demandé était «aux harkis». «Une parole avait été donnée par la République qu'elle avait trahie plusieurs fois. Celle de les protéger (les Harkis, ndlr), de les accueillir. Là, oui. J'ai demandé pardon, aussi, à la famille de Maurice Audin et aux petits-enfants d'Ali Boumendjel car, à travers ces destins singuliers, une responsabilité, de certains gouvernements, d'un système et, à travers eux, de la France, était manifeste. Une faute chaque fois spécifique et indiscutable», a souligné le président français. Article modifié le 12/01/2023 à 16h52