Touchées de plein fouet suite aux effets néfastes de la pandémie, de nombreuses unités touristiques sont à l'agonie. Propriétaires et personnels ne savent plus où donner de la tête... En attendant plus de précisions sur la répartition des 2 milliards de DH d'aides annoncés par la tutelle, la fermeture des frontières à l'orée du nouvel an, avec toutes les répercussions qui en ont découlé, ont mis le secteur touristique à Essaouira et plus particulièrement ses restaurants à rude épreuve. Sur des pancartes brandies par des restaurateurs et qui font le buzz dans les réseaux sociaux, on pouvait ainsi lire: « Même pas un chat à fouetter », « Les restaurants sont à l'agonie, aidez-nous et partagez », ou encore « Avec toute la bonne volonté du monde, la réalité nous rattrape ! ». Pire encore « Comment s'acquitter du loyer ? », ou « Comment nourrir ma famille ? », etc... Au sein des commerçants, restaurateurs, hôteliers, artisans et artistes... le malaise est à son paroxysme. Après un léger regain de santé du secteur, les dernières restrictions sont tombées comme un couperet pour « remuer le couteau dans la plaie », déclare le chef de cuisine d'un restaurant touristique réputé dans la ville. Contactés par L'Opinion, de grands hôtels nous ont confirmé que les dernières restrictions ayant conduit à l'annulation de nombreuses réservations, ont été un coup dur pour leurs chiffres d'affaires. Le responsable d'une unité d'hébergement touristique regrette pour sa part d'exposer son personnel au chômage. « La poursuite des restrictions est catastrophique pour notre secteur qui bat de l'aile depuis le début de la crise sanitaire », a-t-il indiqué. Le propriétaire d'une agence de voyage sur place nous a confirmé que plusieurs voyageurs avaient déjà réservé leurs billets pour passer les fêtes du nouvel an au Maroc. Malheureusement, ces réservations ont été annulées à la dernière minute. « Il n'y a pas encore de relance effective dans le secteur de l'hôtellerie, ni de reprise d'ailleurs », affirme de son côté Mohammed Saouti, président de l'Association de l'Industrie Hôtelière. « En tant qu'hôteliers, nous avons commencé à peine à respirer que certaines restrictions sont tombées telles que les annonces de suspension de vols avec certains pays, l'instauration du pass vaccinal et l'annulation de l'organisation de l'assemblée générale de l'Organisation mondiale du tourisme qui devait avoir lieu à Marrakech », souligne Mohamed Saouti sur un ton du regret. Force est de rappeler dans le même ordre d'idées que le tourisme a été parmi les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire depuis 2020. Le secteur du tourisme a été durement touché par la pandémie de coronavirus (Covid-19) et par les mesures de restrictions des déplacements qui ont été adoptées pour limiter la propagation du virus. En effet, les arrivées aux postes frontières ont connu une baisse drastique de -79% en 2020 par rapport à 2019 avec 2,8 millions de touristes non-résidents. Les nuitées enregistrées aux établissements d'hébergement classés ont suivi la même tendance en allant de 25,2 millions en 2019 à 7 millions en 2020, soit une régression de -72% entre les deux années. Parallèlement, les recettes voyages de 2020 se sont chiffrées à 36,4 milliards de dirhams, enregistrant une perte de -54% par rapport à celles de 2019. Mohamed LOKHNATI