Dans son dernier rapport publié, mercredi dernier, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) exhorte les autorités de Sebta à transférer vers l'Espagne les mineurs non accompagnés (MNA) marocains, entrés à la nage dans la ville occupée les 17 et 18 mai dernier. Alors que le dilemme des MNA persiste toujours suite à l'épisode migratoire qu'a connu la ville occupée de Sebta, l'UNICEF appelle au transfert « urgent » de cette catégorie vers la péninsule ibérique, vu le nombre « incommensurable » de risques auxquels sont confrontés, notamment en matière de santé mentale. L'organisation onusienne, qui estime que 1.128 mineurs, garçons et filles, ont été pris en charge par les autorités espagnoles, indique dans son rapport que les autorités de Sebta « doivent poursuivre leurs efforts pour garantir à tout moment le plus haut niveau de protection possible, en prenant comme référence les normes nationales et internationales ». S'attardant sur le manque de planification et de ressources destinées à la protection des enfants, l'UNICEF a également pointé du doigt l'insuffisance des formations dédiées aux équipes œuvrant dans de nombreux centres de protection, complété par l'absence d'un nombre satisfaisant de professionnels parlant couramment l'arabe et le darija pour faciliter les interactions communicatives avec les enfants marocains. Un modèle pour une protection intégrale des mineurs « Nous avons besoin d'une politique d'urgence au niveau de l'Etat qui empêche le système de protection de se saturer et qui permet une attention adéquate à la situation de chaque fille et de chaque garçon », a déclaré le directeur de l'UNICEF en Espagne, Gustavo Suárez Pertierra. Dans ce sens, le Fonds des Nations Unies pour l'enfance a adressé au gouvernement espagnol « une proposition de modèle de gestion des contingences humanitaires en matière de migration pour les enfants migrants non accompagnés », ajoutant que « ce modèle a un seul objectif : la protection intégrale des droits des enfants dans des contextes de contingence humanitaire migratoire ». « Ce modèle comprend divers outils et mécanismes, tels qu'une coordination adéquate entre les institutions publiques, un mécanisme national de référence, une unité de réponse rapide aux enfants en situation d'urgence ou une plus grande agilité des procédures », a-t-elle précisé. Il convient de noter qu'une équipe de « Save the Children Espagne » et de l'Unicef avec le soutien des autorités de Sebta, se sont mobilisés pour étudier les mesures à prendre pour la réalisation complète et effectives de tous les droits reconnus par le Convention internationale des droits de l'enfant (CIDE), et ce, en transférant ces mineurs vers un autre pays de l'Union européenne ou de les renvoyer au Maroc, sous conditions de respecter les garanties prévues par la législation espagnole et les normes internationales.