La cour d'appel a décidé, mercredi, de confirmer le jugement initial contre l'accusé dans le viol et le meurtre de l'enfant Adnane Bouchouf. Le tribunal a décidé de maintenir la peine de mort contre le principal accusé et a confirmé la décision initiale rendue contre les trois accusés dans l'affaire, avec une peine d'emprisonnement de 4 mois. L'affaire de la mort d'Adnane à Tanger a suscité une vague de colère et de tristesse parmi les Marocains, qui ont condamné sa mort et exigé que l'auteur soit puni des peines maximales. Le drame a également permis de lever le rideau sur la pédocriminalité et sur les peines appliquées dans ce cas. Durcir les peines pour intimider les prédateurs Le meurtre brutal d'Adnane a soulevé la question de l'application de la peine de mort dans le système judiciaire marocain. Les individus et les associations ont exprimé leur indignation face à ce crime odieux, lançant une pétition qui a jusqu'à présent recueilli plus de 400 000 signatures. Najia Adib, présidente de l'association «Touche pas à mes enfants», se joint aux nombreux marocains qui appellent à l'application de la peine de mort. «Nous sommes pour l'application d'une telle peine afin d'empêcher ces criminels de toucher à nos enfants. Les peines allégées n'aident pas à lutter contre la pédophilie», s'insurge madame Adib. «Quand ces prédateurs sont condamnés à des peines qui ne sont pas sévères, ils ne sont plus intimidés par la prison», ajoute-t-elle. Selon l'article 474 du code pénal marocain, l'enlèvement d'un mineur est puni de la peine de mort si la victime est décédée. Bien que la peine de mort reste une sanction légale au Maroc, la dernière exécution a eu lieu en 1993. En pratique, les condamnés à mort ne sont condamnés qu'à la réclusion à perpétuité. Adnane Bouchouf a été porté disparu le 7 septembre, après que ses parents l'aient envoyé acheter un médicament dans une pharmacie voisine, mais le garçon n'est jamais revenu. Après avoir arrêté un suspect de 24 ans dans cette affaire, la police de Tanger a retrouvé le corps du garçon vendredi soir, enterré dans un jardin près de la maison de sa famille. Un jour après la disparition de l'enfant, une caméra de rue a montré un jeune homme en train de parler à Adnane avant de s'éloigner avec lui. Les services de sécurité n'ont réussi à identifier le suspect apparaissant dans les images que vendredi, après qu'Adnane ait déjà été tué. 24h après la découverte de Adnane : Un autre drame évité Le jour même des funérailles du jeune Adnane dont l'enterrement a donné lieu à une marche populaire de solidarité et de protestations, la police de la ville de Tanger annonçait l'arrestation d'un présumé pédocriminel âgé de 36 ans, qui s'apprêtait à commettre un forfait comparable contre un enfant également âgé de 11 ans. Le mis en cause avait noué une relation virtuelle avec le mineur via Facebook avant de le convaincre pour le rencontrer dans un jardin public où le suspect a été appréhendé par les éléments de la police en coordination avec le père de la victime. Le prévenu avait en sa possession au moment de son interpellation plusieurs cadeaux qu'il comptait offrir à l'enfant