La condamnation d'un homme pour l'assassinat et le viol d'un garçon de 11 ans été confirmée en appel. L'affaire avait relancé le débat sur la peine capitale et sur la protection de l'enfance, tandis que des ONG ont appelé à durcir les lois condamnant la pédocriminalité. La justice marocaine a condamné mercredi 7 avril, en appel, un homme de 24 ans à la peine capitale après l'avoir reconnu coupable de viol et de meurtre d'un garçon de 11 ans, une affaire qui avait secoué l'opinion publique marocaine. «Le tribunal a été convaincu de l'implication du principal accusé dans le crime de meurtre avec préméditation, associé à l'enlèvement, la séquestration et le détournement de mineur», avait indiqué l'agence officielle MAP en janvier, au moment du premier verdict. Le corps du jeune Adnane a été retrouvé en septembre, cinq jours après sa disparition dans le quartier populaire de Tanger où il vivait. L'enquête a débouché sur l'arrestation d'un ouvrier qui avait envoyé aux parents un message de demande de rançon pour faire croire à un enlèvement. L'homme a été accusé d'avoir emmené le garçon dans l'appartement qu'il louait, de l'avoir agressé sexuellement puis tué avant de l'enterrer à proximité. Ses colocataires ont été condamnés mercredi à quatre mois de prison pour «non-dénonciation de crime», précise la MAP. Renforcer l'arsenal juridique contre les prédateurs sexuels La peine capitale est toujours en vigueur dans le royaume, mais n'est plus appliquée depuis 1993. Un total de 74 personnes condamnées à la peine capitale se trouvait en prison fin 2020, selon le Conseil national des droits de l'homme (CNDH). Entre 2000 et 2019, 119 condamnés à mort ont bénéficié d'une grâce royale et leurs peines ont été commuées en prison à perpétuité ou en peines à durée déterminée, selon la même source. L'affaire avait aussi relancé le débat sur la protection de l'enfance dans un pays régulièrement marqué par des affaires de pédocriminalité. Des ONG appellent à renforcer et à élargir la lutte contre les prédateurs sexuels.