Pour la tenue de sa 11ème édition du congrès, l'organisation mondiale des chemins de fer (UIC) a choisi le Maroc. «C'est la première fois que ce congrès se tient dans un pays arabe et africain compte tenu de l'essor important que connaît le secteur au Maroc », souligne le président de l'UIC, Krzysztof Mamiński, lors de la séance d'ouverture de cette rencontre qui se tiendra du 7 au 10 mars 2023 à Marrakech sous le thème « le train à grande vitesse: la bonne vitesse pour notre planète ». Plus de 1.000 participants en provenance de 40 pays sont présents dont des représentants d'organisations ferroviaires internationales, des responsables gouvernementaux, des dirigeants d'entreprises ferroviaires...l'objectif est de débattre autour du développement actuel des trains à grande vitesse dans le monde et les dernières technologies de pointe en la matière. Cet événement est également l'occasion pour dialoguer et échanger entre les pays concernés par le train à grande vitesse et définir l'orientation de la recherche et du développement futurs sur ce sujet. Le modèle marocain mis en avant Lors de son mot d'ouverture, le ministre du transport et de la logistique Mohammed Abdeljalil, nommé Ministre a noté que la grande vitesse ferroviaire est d'une grande importance à l'heure actuelle, surtout à la lumière des transformations radicales et multiformes qui ont commencé à caractériser le climat général, notamment géopolitiques, sociales, sociétales, économiques, financières, techniques, technologiques, numériques et logistiques... « Il est temps de rechercher des futurs modèles de mobilité qui assureront une mobilité plus durable et inclusive », a t-il ajouté. Le ministre a fait savoir par la même occasion que" le secteur des transports dans notre pays est déjà engagé dans une importante voie de transformation, selon une volonté nationale affirmée, afin de continuer à bâtir un Maroc fort avec ses acquis et ses ambitions, dans le cadre du nouveau modèle de développement qui trace la voie vers le progrès et la prospérité à l'horizon 2035" notant par ailleurs que le développement du secteur ferroviaire était l'une des priorités dans le cadre de cette dynamique ambitieuse et de cette vision d'avenir pour le secteur du transport et de la logistique.. De son côté le directeur Général de l'ONCF et vice-président de l'UIC, Mohamed Rabie Khlie a mis l'accent sur le modèle marocain dans le secteur de la grande vitesse ferroviaire. Selon lui, le train à grande vitesse Al-Buraq, qui a démarré son exploitation en novembre 2018, reliant Tanger et Casablanca, constitue la première étape d'un plan directeur visant la construction progressive de 1 500 km de lignes à grande vitesse et de 3 800 km de lignes à vitesse normale, pour un coût total d'environ 40 milliards d'euros. Il a ajouté aussi que Al Buraq a constitué un levier de transformation de l'ensemble du système ferroviaire national et permis au secteur d'entrer dans une nouvelle ère en terme de mobilité durable. Ceci s'est traduit par des avantages indéniables pour les citoyens notamment en matière de réduction du temps de trajet avec un taux de régularité de 97%, et de satisfaction des clients de l'ordre de 90%". La grande vitesse ferroviaire. Etats des lieux A l'échelle internationale, le développement de la grande vitesse ferroviaire, a démarré en 1964 au Japon. En 2008, grâce à de lourds Investissements en Chine, l'ampleur de l'ensemble du réseau change de dimension. Aujourd'hui, près des trois-quarts des lignes à grande vitesse se trouvent en Asie. Certains pays, comme la Belgique, les Pays-Bas et Taiwan, ont entièrement achevé la construction de leur réseau à grande vitesse. D'autres, poursuivent leur développement mais en ont déjà réalisé l'essentiel, comme l'Espagne, l'Italie, la France, l'Allemagne et le Japon. Le Royaume-Uni, la Corée du Sud et la Chine, eux, prévoient encore des extensions importantes. De leur côté, le Maroc, l'Arabie saoudite, les Etats-Unis...viennent de démarrer le développement de ce mode de transport. Néanmoins, l'Afrique accuse du retard. D'ailleurs, «le Maroc est le premier pays africain qui a mis en place la ligne à grande vitesse à l'échelle continentale », explique le président de l'UIC. Quels avenir pour ce mode de transport? Les avis sont unanimes. La dimension environnementale est capitale dans le segment de la grande vitesse ferroviaire. Et les experts estiment que la vitesse à adopter n'est pas nécessairement celle la plus élevée permise par l'état actuel de la technologie, mais plutôt une vitesse plus modérée qui serait plus respectueuse de l'environnement et plus adaptée à certaines économies. Ce qui est adapté aujourd'hui ne le sera peut-être pas ou moins demain. C'est la raison pour laquelle, les professionnels sont convaincus que la stratégie de la grande vitesse doit intégrer les évolutions prévisibles de ces contextes pour prendre les décisions de long terme qui orienteront favorablement des investissements consentis pour des dizaines d'années et éviteront les fausses manœuvres qui résulteraient d'une vision trop étroite de l'avenir. Selon l'UIC, le marché de la mobilité deviendra de plus en plus multimodal et digital. Pour mieux comprendre le fonctionnement du marché de la mobilité sur la moyenne et sur la longue distance, de nombreuses enquêtes ont été menées pour identifier les paramètres de choix modal et leur importance dans la décision prise par le voyageur. Le prix et le temps de parcours total viennent en tête des priorités et représentent à eux deux plus de 40% des réponses.