15 Le 11e Congrès de l'union internationale des chemins de fer (UIC) s'est ouvert ce 7 mars à Marrakech avec la participation de plus de 1.500 délégués venus du monde entier. Au menu de ce rendez-vous dédié à la grande vitesse ferroviaire, nouveaux systèmes de mobilité, décarbonation de l'économie aux niveaux national, local et supranational ; une nouvelle situation économique et des défis politiques nécessitant de nouvelles activités et de nouvelles solutions en matière de transport. Et dans le continent africain, le Maroc est le fer de lance de la dynamique ferroviaire que l'on peut observer sur l'ensemble du continent. Les nouvelles infrastructures de transport au Maroc témoignent de cette vitalité souhaitée et accompagnée par l'Union africaine dans sa « Vision 2063 », en faveur d'« un continent de plus en plus intégré et uni », souligne Krzysztof MAMIŃSKY, DG des PKP & Président de l'UIC, à l'ouverture du 11e congrès de l'UIC. Un des projets phares de cette Vision est en fait, le développement d'un réseau à grande vitesse intégré. L'objectif est de connecter toutes les capitales africaines et les centres commerciaux par le biais d'un réseau ferroviaire à grande vitesse afin de faciliter les mouvements des marchandises, des services de facteurs et des personnes. Une augmentation de la connectivité ferroviaire vise également à réduire les coûts de transport et à atténuer l'engorgement pesant sur les systèmes existants et à venir. L'UIC apporte son soutien total à cette vision. « Le potentiel des solutions ferroviaires à grande vitesse adaptées à la croissance de la mobilité durable à l'échelle mondiale n'a pas de limite. Nous nous retrouvons ici parce que nous croyons tous que nous avons besoin de plus de liaisons ferroviaires et de davantage de connexions à grande vitesse dans le monde », souligne le Pdt de l'UIC. La devise de ce 11e Congrès mondial sur la grande vitesse est : « La Grande Vitesse Ferroviaire : la bonne vitesse pour notre planète ? ». Les principaux objectifs du Congrès est de répondre à la question soulevée par la devise du Congrès, notamment lé décarbonation, prendre acte des toutes dernières avancées dans les domaines liés à la GV ferroviaire, imaginer le futur de la mobilité à grande vitesse… » Le développement du ferroviaire à grande vitesse est très dynamique : la pandémie n'a pas empêché l'expansion du ferroviaire à grande vitesse d'une longueur totale qui est passée de 44 000 km en 2020 à environ 59 000 km en 2022, soit une augmentation de plus d'1/3. De plus, le nombre de pays ayant recours au ferroviaire à grande vitesse ne fait que croître, étant donné que d'autres pays sont en cours d'élaboration de projets. Les plans prévus en Europe, Asie, Afrique, Amérique du Nord, au Moyen-Orient ainsi que dans mon pays, la Pologne montrent que c'est une tendance en hausse qui va absolument dans la bonne direction », souligne le président de l'UIC. Et autant dire que le Maroc est largement en avance dans cette dynamique en Afrique. De l'aveu même du DG de l'UIC, François DAVENNE : « Je suis frappé par la maturité, l'originalité et la pertinence des projets portés ici sur le continent Africain : ce sens de l'urgence qui doit nous habiter tous est ici particulièrement puissant. Ainsi, la vision de sa majesté le roi Mohammed VI a permis que le Maroc soit le premier pays du continent à déployer une ligne grande vitesse…. le développement d'infrastructures ferroviaires fortes est à la fois une des principales solutions pour lutter contre le réchauffement climatique, mais aussi un vecteur de développement des échanges et d'une mobilité équilibrée et sobre. Je suis persuadé que ce congrès sera une étape importante dans ce chemin. Chemin qui doit inclure des modalités de financement pour ces projets qui soient à la hauteur des défis qui sont devant nous. Ce fut une des questions les plus importantes de la COP 27, mais les réalisations concrètes se font encore attendre. Il faudra travailler ensemble à les faire émerger en prenant en compte ce que nous devons aux générations qui viennent ». Et le Maroc semble déterminé à poursuivre sur cette lancée puisque des études détaillées sont en cours, y compris le montage institutionnel et financier appropriés pour le projet d'extension de la ligne à grande vitesse jusqu'à Marrakech sur une longueur de 390 km, soutien Rabie Lekhlie, DG de l'ONCF. Outre une réduction très significative du temps de parcours et les avantages attractifs à l'impact multiforme de ce système, ce projet structuré permettra d'utiliser la capacité d'absorption disponible sur le réseau régulier pour développer le transport ferroviaire intensif dans de nombreuses régions du le Royaume conformément aux normes internationales, à travers l'adaptation et la préparation du matériel ferroviaire et l'acquisition du matériel mobile nécessaire à ce type de déplacement. « Cela évitera d'assumer le coût nécessaire et exorbitant de la préparation d'infrastructures supplémentaires pour répondre à la demande constante, et donc de compter sur un moyen efficace pour soutenir la mobilité durable. Il convient également de noter que selon les hautes directives de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l'assiste, dans son discours à l'occasion du quarante-quatrième anniversaire de la Marche verte sur la nécessité d'étendre le réseau ferroviaire dans le au sud, nous travaillons également à la réalisation de toutes les études détaillées nécessaires à la construction d'une ligne ferroviaire à grande vitesse pour le double transport (voyageurs et marchandises) sur une longueur de 239 km entre Marrakech et Agadir », annonce Lekhlie. Grâce au prolongement de ces deux lignes sur l'axe Atlantique, le réseau national à grande vitesse couvrira cinq destinations majeures du Royaume qui se caractérisent par leur dynamisme, leur poids social et économique, et l'intensité de leurs déplacements quotidiens, comme l'indique certains indicateurs, poursuit le DG de l'ONCF. Pendant trois jours de conférences que dure ce congrès, des experts, des chercheurs et des professionnels du rail du monde entier vont échanger sur les expériences réussies et les défis à venir pour la mobilité ferroviaire.