Le déploiement au Maroc de lignes ferroviaires à grande vitesse ne constitue nullement un luxe, mais plutôt une nécessité absolue et une décision audacieuse et réaliste, a souligné mardi, à Marrakech, le ministre du Transport et de la Logistique, Mohamed Abdeljalil. "Le déploiement de la ligne à grande vitesse dénote le sens du réalisme des pouvoirs publics, apportant une réponse structurelle face à un niveau de mobilité en croissance soutenue, conjugué avec des impératifs de développement durable et d'aménagement des territoires", a relevé M. Abdeljalil à l'ouverture des travaux de la 11è édition du Congrès mondial de l'Union Internationale des Chemins de Fer (UIC) sur la grande vitesse qui se tient sous le thème "La Grande Vitesse Ferroviaire : la bonne vitesse pour notre planète". Et de faire remarquer que "les profondes mutations multifacettes ont été accélérées suite aux effets pervers de la pandémie de la Covid-19, incitant, les acteurs à emprunter, avec courage et en bonne intelligence collective, la voie de la transformation, de la réinvention et de l'innovation notamment dans nos modèles de mobilité de demain pour qu'elle soit plus durable et plus inclusive". Dans ce contexte, M. Abdeljalil a cité l'avènement, en novembre 2018, du Train à Grande Vitesse "Al Boraq" reliant Tanger à Casablanca, un projet, qui a constitué la première étape d'un ambitieux schéma directeur, portant sur le développement d'un linéaire de 1.500 km de lignes à grande vitesse et de 3.800 km de lignes conventionnelles, mettant en relief les performances remarquables enregistrées par "Al Boraq" qui confortent la pertinence du choix stratégique de notre pays en matière de développement du système ferroviaire national et affirment véritablement les bénéfices, matériels et immatériels dénotés à plusieurs registres. "Le déploiement de la ligne à grande vitesse a constitué un saut qualitatif qui a contribué à améliorer la compétitivité et l'attractivité constante d'utilisation du train dans les déplacements quotidiens des citoyens, constituant ainsi un modèle de référence en matière d'amélioration des services publics, ce qui encourage à poursuivre, avec détermination, l'ambition de déploiement d'ici 2030, de la deuxième étape de ce schéma directeur, pour étendre notre réseau à grande vitesse jusqu'à Agadir qui incarne la centralité du Maroc moderne", a-t-il ajouté. "Cette étape, qui nécessite la mobilisation de près de 10 milliards d'euros, se traduira par une couverture plus dense de l'Axe Atlantique par le réseau à grande vitesse la portant à plus de 800 km", a fait savoir M. Abdeljalil, relevant qu'"en plus des effets intrinsèques de ce système, un tel développement est de nature à repositionner le ferroviaire, mode bas carbone par excellence, en tant qu'épine dorsale de la mobilité durable au sein de notre pays, tout en bénéficiant des capacités libérées pour un maillage du transport ferroviaire régional de proximité". Par ailleurs, il a noté que l'enjeu crucial d'une profonde transformation du secteur des transports réside dans l'intégration des impératifs de développement durable et les besoins, de plus en plus, croissants pour une mobilité verte et propre, en tant que l'une des solutions fiables et efficientes, pour un système de transport des citoyens écoresponsable à même de contribuer à garantir la prospérité de la population et la durabilité pour une planète saine. De son côté, le ministre égyptien des transports, Kamel al-Wazir, a mis en relief la thématique choisie pour ce congrès, qui représente une occasion pour les décideurs et la communauté du transport pour se pencher sur la situation actuelle et future du secteur et de ses défis. Tout en relevant les relations fortes liant les secteurs du tourisme et du commerce et le secteur du transport, le ministre égyptien a fait remarquer que la complémentarité économique exige le développement d'un système de transport ferroviaire moderne et efficient vu son rôle dans la gestion du flux des marchandises et des individus. Dans ce cadre, M. Kamel al-Wazir a appelé à développer le transport transfrontalier en Afrique, dont le taux d'interconnexion ferroviaire reste faible (5%), ce qui impacte la compétitivité de l'économie africaine, par rapport avec d'autres groupements économiques mondiaux. Pour remédier à cette situation, il a cité la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), qui contribuera à renforcer la complémentarité économique continentale et améliorer les taux de croissance économique en Afrique, mettant l'accent sur les avantages du renforcement du commerce interafricain au service de l'accélération de la croissance économique, la lutte contre la pauvreté et la diversification des activités économiques dans le continent. M. al-Wazir a en outre, souligné la nécessité d'adopter des systèmes de transport modernes à l'instar du transport vert collectif durable et bas carbone, appelant à pallier les lacunes du financement à travers l'implication du secteur privé. Placée sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la 11è édition du Congrès mondial de l'UIC sur la grande vitesse connait la participation de représentants d'organisations ferroviaires internationales, de responsables gouvernementaux, de dirigeants d'entreprises ferroviaires, d'experts, de gestionnaires spécialisés dans le rail grande vitesse, de chercheurs, et des industriels du ferroviaire. Organisé sous l'égide de l'UIC et de l'Office National des Chemins de Fer (ONCF), le Congrès mondial de l'UIC sur la grande vitesse représente le meilleur cadre pour maximiser la valeur ajoutée des chemins de fer pour la collectivité et pour partager les dernières avancées technologiques. Le Congrès comporte des tables rondes, des sessions parallèles où, les participants pourront avoir accès à des présentations, des discussions et des échanges approfondis sur les dernières technologies et les réalisations de la planification de la grande vitesse ferroviaire, la construction, la technologie et l'équipement, la gestion de l'exploitation et de la sécurité,, outre une journée entièrement dédiée à des visites techniques.