Passés l'euphorie et … les couacs de son 9e congrès, l'AMDH reprend son train-train quotidien. L'ONG décide de faire cause commune avec l'Association Ennassir d'Abderrahim Mouhtad. Elle vient de saisir par lettre le Premier ministre pour lui demander d'intervenir d'urgence pour «sauver la vie» d'un groupe de détenus dit de «a Salafia jihadia» incarcérés à Salé. Concrètement, l'association demande à Abbas El Fassi d'intervenir auprès de la Délégation générale des prisons pour ouvrir un dialogue avec ce groupe dont certains membres sont en grève de la faim depuis le 10 mai dernier. Selon l'AMDH, certains parmi ces 7 détenus dont le groupe des sahraouis connus comme «Al Mourabitine Al Joudoud», ne comptent pas mettre fin à leur grève avant que la délégation des prisons et le parquet donnent suite à leurs revendications. Et pour revendications, ils exigent, rapporte la même source, l'amélioration de leurs conditions de détention et surtout la révision de leur procès et l'ouverture de nouvelles enquêtes sur «leur éventuelle implication dans les faits qui leur sont reprochés». L'ONG décide de faire cause commune avec l'Association Ennassir d'Abderrahim Mouhtad. Ce n'est pas la première fois que l'association de Khadija Riyadi adresse une lettre du genre au Premier ministre. Il y a deux semaines, alors en pleine préparation de son congrès, l'ONG s'est adressée par une missive similaire à Abbas El Fassi pour attirer son attention sur le danger de morts qu'encourent des dizaines de salafistes ayant décidé d'observer une grève de la faim. Dans cette lettre, envoyée mi-mai au titulaire de la primature, l'AMDH s'était dit «préoccupée» par l'état de santé des quelque 160 détenus salafistes incarcérés dans la prison de Fès et «qui ont entamé une grève de la faim depuis le 5 mai dernier». Selon les familles des grévistes, citées par l'ONG, ces derniers «ont refusé de consommer du sucre (comme il est de coutumes dans ce genre de situation) se contentant seulement de l'eau». Les détenus ont décidé de recourir à ce mode de contestation en ultime recours contre les «exactions et abus des responsables de la prison». Un moyen de contestation pour lequel optent de plus en plus les détenus de la Salafia Jihadia pensionnaires des différents centres de détention du pays. Et cela, depuis la dernière tentative avortée de l'évasion d'un groupe de détenus salafistes de la prison centrale de Kénitra. Depuis cet incident, la Délégation générale des prisons a décidé, rappelons-le, de durcir le contrôle des salafistes. Les visites sont soumises à une réglementation stricte et les affaires des détenus font l'objet d'une fouille réglementaire et plus drastique. Aucun laxisme n'est plus permis.