Une dizaine d'ONG ont saisi, par écrit, le ministre de la Justice «pour qu'il intervienne afin de sauver les vies des cinq politiciens détenus dans le cadre de l'affaire Belliraj». Les dix associations dont notamment l'AMDH, l'OMDH, le FVJ, le Forum de la dignité de Mustapha Ramid ou encore l'Association Adala ou l'Association des Barreaux, disent suivre «avec préoccupation l'évolution du dossier des cinq politiques ainsi que les autres détenus grévistes de la faim». Les ONG signataires de cette lettre ouverte adressée au ministre Mohamed Naciri, reviennent sur les péripéties de ce procès. Elles rappellent que presque tous les membres de la défense des mis en cause se sont retirés depuis l'audience du 15 mars dernier. Abdelkader Belliraj a saisi la justice belge en référé pour avoir accès aux dossiers le concernant en Belgique. De même, tiennent-elles à souligner, 14 détenus observent toujours, depuis le 22 mars, une grève illimitée de la faim. Trois d'entre eux ont été transportés à l'hôpital après s'être évanouis pendant l'audience du 29 mars. Aussi, ces dix ONG, appellent-elles le ministre à «intervenir d'urgence pour sauver les vies des cinq politiques et autres grévistes de la faim». Elles ont également appelé le nouveau ministre à veiller «à ce que leur soit garanti un procès équitable dans le respect de leurs droits». Par ailleurs, les familles des détenus continuent leur mouvement de protestation. Une conférence de presse doit se tenir aujourd'hui, à Rabat, par le comité de soutien des détenus. La défense des détenus politiques devrait expliquer lors de cette conférence, l'évolution de l'affaire, les causes qui l'ont poussée à se retirer et les circonstances dans lesquelles a été décidée la grève de la faim par les détenus. Selon des sources de la défense, le tribunal s'apprêterait à prononcer son jugement pendant la séance programmée pour aujourd'hui, jeudi. «Prononcer le jugement, ce jeudi, alors que les différents éléments du dossier n'ont pas encore été examinés serait une catastrophe», affirme un membre de la défense. En outre, Abdelkader Belliraj, a introduit une plainte en référé devant la justice bruxelloise afin d'avoir accès aux dossiers le concernant en Belgique et d'en obtenir copie, rapporte la presse belge. «Il s'agit, selon la même source, de cinq dossiers pénaux concernant 6 assassinats commis en Belgique dans les années 80 -pour lesquels il est d'ailleurs aussi poursuivi au Maroc- et d'un dossier relatif au terrorisme du Parquet fédéral».