Les détenus salafises sont en danger de mort. Ce n'est plus l'Association Ennassir d'Abderrahim Mouhtad qui tire la sonnette d'alarme, mais l'AMDH. L'ONG que préside Khadija Reyadi vient d'adresser une lettre au Premier ministre lui demandant d'intervenir d'urgence pour « sauver la vie des détenus dits de la Salafia jihadia de la prison de Fès et actuellement en grève de la faim ». Dans sa missive à Abbas El Fassi, l'AMDH se dit « préoccupée » par l'état de santé des quelque 160 détenus salafistes incarcérés dans cette prison et « qui ont entamé une grève de la faim depuis le 5 mai dernier ». Selon les familles des grévistes, citées par l'ONG, ces dernier « ont refusé de prendre du sucre (comme il est de coutume dans ce genre de situation) se contentant seulement d'eau ». Les détenus ont décidé de recourir à ce mode de contestation en ultime recours contre les « exactions et abus des responsables de la prison ». Depuis la dernière tentative avortée de l'évasion d'un groupe de détenus salafistes de la prison centrale de Kénitra, la délégation générale des prisons a décidé de durcir le contrôle sur les salafistes. Les visites sont soumises à une réglementation stricte et les affaires des détenus font l'objet d'une fouille réglementaire drastique. Aucun tolérance n'est plus permise. Ce qui n'a pas plu à ces groupes de détenus qui ont lancé un mouvement de grève dans la plupart des prisons du royaume.