Vous êtes ici : Actualités / A La Une / La crise politique perdure Aziz Akhennouch, déjà titulaire du portefeuille de l'Agriculture et de la pêche, a été «chargé d'assurer les fonctions de ministre par intérim de l'Economie et des Finances», selon un communiqué du cabinet du Chef du gouvernement, cité par l'agence officielle MAP. Il remplace ainsi Nizar Baraka, ministre démissionnaire de l'Istiqlal, qui vient d'être nommé par le roi président du Conseil économique social et environnemental (CESE). Déjà ministre de l'Agriculture et de la pêche sous le précédent cabinet de Abbas El Fassi (2007-2011), Akhennouch a conservé ce poste malgré l'arrivée des islamistes du Parti justice et développement (PJD) à la tête du gouvernement il y a un an et demi. Il avait alors rendu son tablier de membre du parti de la Colombe qui avait choisi de se positionner dans l'opposition, suite aux législatives anticipées de novembre 2011. 4 mois de crise Le Maroc connaît une crise gouvernementale depuis l'annonce, en mai, par le parti Istiqlal de sa volonté de quitter la coalition formée par les islamistes au lendemain de leur succès électoral historique. Ce retrait avait été suspendu jusqu'au retour du souverain d'un voyage privé. Après un mois et demi d'attente, Hamid Chabat a été reçu à sa demande par le roi Mohammed VI. Lors de cette audience, le SG de l'Istiqlal avait remis au souverain le mémorandum que les Istiqlaliens avaient adressé au Chef du gouvernement début janvier. Le 23 juillet, le roi reçoit de la part du chef du gouvernement les démissions présentées par les ministres istiqlaliens et les accepte. Seule exception, Mohamed El Ouafa, ministre de l'Education nationale qui désobéit à son parti et refuse de démissionner. Il sera par la suite sanctionné par sa formation politique. En attendant les nouvelles nominations, les ministres démissionnaires continuent d'»expédier les affaires courantes». De son côté, le Chef du gouvernement et leader du PJD, Abdelilah Benkirane, entame des consultations et cherche un nouvel allié de poids comparable à celui de l'Istiqlal, afin d'éviter des élections anticipées. Les négociations ont lieu principalement avec le Rassemblement national des indépendants (RNI), qui dispose de 52 sièges à la chambre des Représentants. Mais si le conseil national du RNI a approuvé au début du mois le principe d'une participation au gouvernement, des désaccords semblent persister sur l'ampleur du remaniement et la répartition des postes. Critique royale Le porte-parole du gouvernement Mustapha El Khalfi a assuré que cette crise ne paralysait pas son action, alors que le Maroc est dans l'obligation de mener des réformes sociales délicates (lire analyse page 5). Alors qu'il traverse une période délicate, le gouvernement PJD a été critiqué mardi dernier par le roi Mohammed VI sur sa politique éducative. Dans un discours à la Nation à l'occasion du 60e anniversaire de la Révolution du roi et du peuple, le souverain a déploré que le gouvernement Benkirane n'ait pas entrepris les «efforts nécessaires» pour «capitaliser les acquis positifs cumulés» en matière d'éducation au cours des années précédentes. Il a notamment fustigé l'arrêt d'exécution du programme d'urgence lancé par le gouvernement El Fassi. «En effet, il n'est pas raisonnable que tous les cinq ans, chaque nouveau gouvernement arrive avec un nouveau plan, faisant l'impasse sur les plans antérieurs, alors qu'il ne pourra pas exécuter le sien intégralement, au vu de la courte durée de son mandat. Par conséquent, le secteur de l'éducation ne doit être l'objet de surenchères ou de rivalités politiciennes», a martelé le monarque. Le roi s'appuiera sur les articles de transition de la nouvelle Constitution pour activer le Conseil supérieur de l'Enseignement et nommera dans la foulée Omar Azziman, président délégué de ce conseil avec pour mission de procéder à l'évaluation de la décennie de la Charte nationale de l'Education et de la Formation et de formuler des avis au sujet des différentes questions relatives à ce domaine. Pour rappel, le roi Mohammed VI avait déjà pointé du doigt des dysfonctionnements dans le travail du gouvernement dans son discours du Trône, louant par la même occasion le travail accompli par le cabinet sortant. K.M. (Avec agence)