Entre novembre 2011 et novembre 2012, la croissance de l'encours des crédits accordés par les banques a été des plus importantes chez les ménages en matière de crédit conso et crédit habitat, tandis que les entreprises ont eux recours aux crédits trésorerie. Les particuliers continuent à s'endetter. Des statistiques monétaires arrêtées à fin novembre 2012, publiées par Bank Al-Maghrib, il ressort que sur une année, les crédits à l'habitat et les crédits consommation ont progressé jusqu'à fin novembre dernier de +10 %. C'est le taux de progression le plus important derrière celui de +10,5 % affiché par les comptes débiteurs et crédits de trésorerie. Dans le détail, chiffres à l'appui, les crédits à la consommation – plus pratique par la facilité d'octroi qui les caractérise sans oublier le coût de la vie qui ne cesse de progresser- ont vu leur encours avancer pour atteindre 39,64 milliards de DH contre 36,07 milliards de DH un an auparavant. De même, les crédits habitat appuyés par les différents fonds de garantie de la Caisse centrale de garantie (CCG) ont porté leur encours de 137,15 milliards de DH en novembre 2011 à 149,89 milliards de DH en novembre 2012. Du côté des entreprises, le recours à la dette pour renflouer les caisses des entreprises en liquidité a été le plus important avec une hausse sur l'année de +10,5 % pour établir l'encours à 177,924 milliards de DH. Une progression qui s'expliquerait par l'exigibilité du quatrième acompte d'impôt sur les sociétés (IS) que les entreprises versent au fisc durant le mois de décembre. Les crédits à l'équipement viennent en seconde position avec un recul de -0,8 %, d'un mois à l'autre, pour atteindre un encours de 135,82 milliards de DH, contrastant ainsi avec les conclusions de l'indice de confiance de Bank Al-Maghrib (BAM) quant au moral des patrons qui ressort à la fin du même mois en berne avec des capacités de production sous exploitées, des stocks de produits finis jugés supérieurs à la normale, conjugués à un carnet de commandes demeurant inférieur à son niveau habituel, et des prix des produits finis en croissance d'un mois à l'autre selon la perception des industriels. Même les promoteurs immobiliers ralentissent la cadence en raison de la morosité que connaît leur secteur. Ainsi, le recours au crédit par cette catégorie a fléchi sur l'année de -2,8 % pour se fixer à 67,97 milliards de DH contre 68,3 milliards de DH un an auparavant. Hormis, les problèmes d'écoulement des unités produites, le repli de l'endettement des promoteurs immobiliers n'est que le signe d'un délaissement du marché bancaire au profit de celui des obligations. Nombreux sont les opérateurs qui font appel public à l'épargne à travers l'émission d'obligations dont ils fixent le taux d'intérêt eux-mêmes. Le public plus gourmand La ventilation des crédits bancaires par secteur institutionnel fait ressortir un ralentissement du taux d'accroissement des crédits destinés au secteur privé à +5,2 %, contre +7,9 %, lié principalement à la décélération du rythme de progression des crédits accordés aux sociétés non financières privées qui sont revenus de +5,9 % à +3,7 %. La progression des crédits accordés aux ménages et institutions à but non lucratif est de l'ordre de +7,3 %. Les crédits accordés aux autres sociétés financières ont pour leur part enregistré une amélioration passant de -1,7 % à +1,2 %. Mais le plus friand de tous était le secteur public qui affiche une hausse de +24,3 %, contre seulement +15,1 % un an auparavant, portée essentiellement par les sociétés publics dont l'encours a avancé de +28,7 % contre +13,5 % pour les administrations locales. L'épargne fléchit Comparativement à l'année précédente, le niveau de croissance de l'épargne a légèrement fléchi impacté par la hausse du coût de la vie. Ainsi l'encours des actifs détenus par les ménages a avancé de +6,2 % entre novembre 2011 et novembre 2012, contre une avancé de +6,6 % entre novembre 2010 et novembre 2011. De même, l'encours des actifs détenus par les entrepreneurs individuels a, quant à lui, progressé de +13,6 % alors qu'entre 2010 et 2011 il affichait une hausse de +14,8 %. * Tweet * * *