A priori, les entreprises ont été plus friandes de crédits que les ménages en décembre. En effet, la dernière publication de Bank Al-Maghrib sur les statistiques monétaires arrêtée à fin décembre 2011, fait ressortir une nette hausse, comparativement au mois de novembre, des crédits à l'équipement, des comptes débiteurs et crédits de trésorerie. En revanche, les crédits à la consommation et les crédits immobiliers marquent le pas en affichant un fléchissement de leur croissance. Dans le détail et chiffres à l'appui, le recours à la dette pour renflouer les caisses des entreprises en liquidité a été le plus important avec une hausse, d'un mois à l'autre, de 6,4 % pour établir l'encours à 171,37 milliards de DH. Une progression qui s'expliquerait par l'exigibilité du quatrième acompte d'impôt sur les sociétés (IS), que les entreprises versent au fisc ce mois-ci. Les crédits à l'équipement viennent en seconde position avec 3,9 % de croissance, d'un mois à l'autre, pour atteindre un encours de 142,17 milliards de DH, affirmant ainsi, les intentions des patrons d'investir, relatées par les indices de confiances de Bank Al-Maghrib (BAM) et de l'Observatoire de entrepreneuriat (ODE). De leur côté, les crédits à la consommation reculent de 0,6 %, portant l'encours à 35,8 milliards de DH (contre 36 milliards de DH en novembre). Les crédits immobiliers se replient quant à eux de 0,5 %, à 207,13 milliards de DH (contre 208,19 milliards de DH). Cependant, même si ces encours ont baissé d'un mois à l'autre, la comparaison sur une année fait ressortir une autre tendance. Sur toute l'année 2011, les crédits immobiliers ont enregistré une croissance de 10,1 %, favorisés par des taux d'intérêt relativement bas. Cette croissance n'était que de 8,7 % en 2010. De même, les crédits à la consommation, plus pratiques par la facilité d'octroi qui les caractérise, ont cru de 10,5 % sur l'année 2011 contre 8,1 % sur l'année 2010. Des créances en progression Dans le même registre, les crédits de trésorerie ont connu une progression de 19,9 % au lieu de 5,9% un an auparavant. Seuls les crédits à l'équipement affichent une tendance inverse. Ils sont revenus de 16,9 % en 2010 à 5,1% à fin 2011. Au final, le rythme de progression des crédits bancaires s'est établi à 10,5 % contre 7,7 % un an auparavant. Partant, les créances sur l'économie ont marqué une progression de 10,3 % au lieu de 7,2 % en décembre 2010. Par secteur, le constat est que les crédits destinés au privé connaissent un ralentissement d'une année à l'autre au moment où les crédits accordés au secteur public s'accroissent. Un public plus gourmand Les taux de progression sont de l'ordre de 9,7 % et de 41,2 % respectivement en 2011 (contre 11,2 % et une baisse de 27,1 % en 2010 ). Le repli des crédits accordés au privé trouve son origine dans la décélération du rythme de progression des crédits accordés aux sociétés non financières privées qui sont revenus de 14,2 % à 12,9 %. La progression des crédits accordés aux ménages et aux institutions à but non lucratif, autres composantes du secteur privé, se trouve par ailleurs en amélioration pour se chiffrer à 5,4 %. Quant à la hausse des crédits accordés au secteur public, elle est portée essentiellement par les entreprises publiques. Leur encours a avancé de 62,9 % au moment où celui des administrations locales n'avance que de 7 %. Légère hausse de l'épargne Comparativement à l'année précédente, les actifs monétaires détenus par les ménages et les autres sociétés financières ont enregistré une meilleure progression. L'encours des actifs détenus par les ménages a avancé de 7,4 % contre 7 % en 2010. L'encours détenus par les sociétés financières a, quant à lui, progressé de 6,9 % alors qu'en 2010 il affichait une baisse de 16,3%. S'agissant des actifs des sociétés non financières privées, leur rythme de progression s'est en revanche ralenti revenant de 17,3 % à 12,8 %.