Les crédits à la clientèle ont évolué de manière soutenue en faveur de l'essor des crédits à l'habitat et à l'équipement des entreprises. Au titre de l'année 2010, le système bancaire a maintenu sa résilience. Sur la base de leur activité au Maroc, les institutions bancaires ont réalisé un bénéfice net cumulé en hausse de 5,4%, soit 9 milliards DH. Cette évolution, mise en relief par Bank Al-Maghrib dans son rapport sur «le contrôle, l'activité et les résultats des établissements de crédit», est le fruit de la bonne tenue du produit net bancaire (PNB). Cet accroissement est corollaire également à l'amélioration du coefficient d'exploitation qui a baissé de 1,2 point à 46,3%, souligne Bank Al-Maghrib. Et de préciser que «les huit groupes bancaires, établissant leurs états financiers sur base consolidée, ont réalisé un résultat net cumulé de 10,5 milliards DH soit un redressement de 12% après un léger recul noté en 2009». En revanche, Bank Al-Maghrib a démontré dans son rapport une baisse des créances sur les établissements de crédit et assimilés. Ces dernières se sont établies à 128 milliards DH, soit une baisse de 10,8% après celle de 8,8% enregistrée en 2009. Bank Al-Maghrib explique cette décélération par «le repli des dépôts auprès de la Banque centrale résultant de la baisse de la réserve obligatoire, le recul des prêts aux sociétés de financement et par la contraction, pour la troisième année consécutive, des créances sur les établissements de crédit à l'étranger». L'année 2010 a connu dans ce sens une réduction de deux points du taux de la réserve obligatoire. Le but étant de permettre aux banques de continuer à assurer un financement approprié de l'économie. Par conséquent, les dépôts auprès de la Banque centrale, constitués essentiellement d'avoirs au titre de la réserve monétaire, ont baissé de 18% à 30 milliards de dirhams, relève-t-on du rapport de Bank Al-Maghrib. Les créances sur les banques locales se sont accrues pour leurs parts de 18,8% contre 28% l'année passée pour s'établir à 18,7 milliards DH, au moment où les créances sur les banques installées à l'étranger ont enregistré un repli plus marqué, soit 44%, contre 9,7%, soit un montant de près de 9 milliards DH. Par ailleurs, les prêts aux sociétés de financement ont décru de 7,8% à 47,8 milliards DH «dont 34,2 milliards sont sous forme de prêts financiers et 13,6 milliards de prêts de trésorerie», explique Bank Al-Maghrib. En outre, les crédits à la clientèle ont évolué de manière soutenue. Selon Bank Al-Maghrib, cette évolution vient en faveur de l'essor des crédits à l'habitat et à l'équipement des entreprises. S'agissant de ce segment, l'encours des crédits par décaissement accordés par les banques s'est établi à 616 milliards DH, marquant une hausse de 8,5%, contre 9,4% en 2009. Les prêts à moyen et long terme, tirés par la hausse rapide des crédits à l'équipement et à l'habitat, ont ainsi progressé de 16% à 371,6 milliards DH. Ainsi, leur part dans le total des crédits s'est accrue de 4 points à 60,3%. Par contre, les crédits à court terme ont vu leur encours légèrement baisser à 215 milliards DH et leur part décroître de 3,3 points à 34,9%. Par répartition sectorielle, le secteur des industries a bénéficié d'un encours de 116,5 milliards DH, soit une hausse de 12%, contre 7,3% une année auparavant. «Les activités du secteur des industries manufacturières, disposant de plus des deux tiers des crédits alloués à ce secteur, ont enregistré un encours en hausse de 9,8%», souligne Bank Al-Maghrib dans son rapport. Et de poursuivre que «celles relevant du secteur de l'énergie et de l'eau ont bénéficié d'un encours en croissance de 47%». En relation avec le ralentissement de crédit à la promotion immobilière, le secteur du BTP, s'est timidement accru de 2,2%, soit un encours de 81,8 milliards DH. Selon Bank Al-Maghrib, les ménages ont bénéficié d'un encours de crédit de 173 milliards DH, soit une hausse de 10,4% contre 13,9% en 2009. «Cette évolution a été stimulée par la bonne tenue des prêts à l'habitat et ce, malgré le ralentissement du crédit à la consommation», lit-on dans le rapport. Pour leurs parts, les prêts alloués au secteur du commerce ont grimpé de 4,4% pour atteindre les 38,4 milliards DH. Cependant, le secteur de l'hôtellerie a vu ses prêts chuter de 4,9% pour atteindre les 17,7 milliards DH en 2010. Se référant à Bank Al-Maghrib, les concours accordés aux entreprises privées non financières ont marqué une hausse de 7%, soit un rythme supérieur à celui enregistré l'année passée. Ils ont totalisé un encours de 324 milliards DH, soit 53% du total des crédits. «Au total, le secteur privé, composé des ménages et des entreprises privées, a bénéficié d'un encours de crédit de 559 milliards DH, s'inscrivant en hausse de 7,7%, contre 7% en 2009. Cet encours a représenté 91% du total des crédits, sans changement par rapport à 2009 et 73% du PIB à prix courants, contre 71%», explique –t-on. Dans la même optique, l'encours de crédit alloué au secteur public, sous l'effet de la hausse des crédits tant à l'administration qu'aux entreprises publiques, s'est renforcé de 17% contre 40% en 2009. «Sa part dans le total des crédits s'est établie à 9% et dans le PIB à prix courants à 8%», conclut Bank Al-Maghrib.