Le candidat du Parti socialiste, François Hollande, a tenu dimanche son premier grand meeting de campagne au Bourget. Un premier grand oral qui a dessiné les contours de son projet présidentiel. Hollande a surpris ce dimanche. Rompant avec la mollesse qu'on a lui longuement reproché, le candidat du Parti socialiste a montré un visage plus déterminé, adoptant un ton plus fougueux et nourrissant son discours de promesses républicaines fermes. Ce dimanche, devant 25 000 militants socialistes réunis, François Hollande a fait de la finance son véritable adversaire. « Mon véritable adversaire, il n'a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature. Il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne : cet adversaire, c'est le monde de la finance », a-t-il lancé. Des propos qui ne sont pas sans rappeler François Mitterrand qui prônait la rupture avec « les puissances de l'argent ». Cap à gauche toute donc pour le candidat socialiste ! Il a ainsi promis la suppression des stocks-option, l'interdiction des « produits financiers toxiques », l'encadrement des bonus et une réforme bancaire. Lors de son discours d'une heure et demie, François Hollande a placé l'égalité au cœur de son projet de « réenchantement du rêve français ». « Je serai le président de la fin des privilèges » a-t-il martelé. Dans une « République irréprochable », il prévoit notamment de réduire de 30% les indemnités du président et des ministres. Il a également placé la jeunesse au centre de ses priorités. « Est-ce que les jeunes vivront mieux en 2017 qu'en 2012 ? Je demande à être jugé sur ce seul engagement », a-t-il déclaré, avant d'ajouter « Changer leur vie sera pour moi la plus grande des fiertés ». Egalité et jeunesse au cœur de son projet Enfin sur la question de l'immigration, il s'est engagé à être « ferme à l'égard de l'immigration clandestine » mais aussi à « traiter dignement les étrangers en situation régulière et ceux qui ont vocation à l'être sur la base de critères objectifs », mentionnant notamment le cas des étudiants. « Aucune circulaire ne doit empêcher de circuler les étudiants, les savants, les artistes qui viennent ici pour donner le meilleur d'eux-mêmes » a-t-il ajouté, faisant ainsi allusion à la circulaire Guéant. Enfin le candidat socialiste a de nouveau soutenu l'instauration d'un droit de vote pour les étrangers non communautaires aux élections locales, accusant la droite d'attiser «la peur» sur ce sujet. Autant de promesses destinées à rassembler la gauche, et qui ont visiblement fait mouche auprès d'une assemblée très enthousiaste à l'issue de ce premier grand oral La touche personnelle Pour la première fois depuis son entrée dans la course présidentielle, François Hollande a parlé de lui. Né à Rouen en août 1954, le candidat a évoqué son enfance en Normandie, dans une « famille conservatrice ». Il a rendu hommage à son père « qui n'avait pas les mêmes idées que moi » et à sa mère « âme généreuse qui m'a transmis l'ambition d'être utile ». Un recentrage de sa rhétorique sur le « je », destiné à affirmer sa personnalité, parfois qualifié de réservée, et ainsi sa capacité à endosser le costume présidentiel. «C'est vrai que je ne m'exhibe pas. Ce que voyez ici, c'est ce que je suis. Je veux conquérir le pouvoir, mais pas de façon vorace. Je veux simplement le mettre au service de la France», a-t-il expliqué.