Les duellistes attendent la décision du «troisième homme» de la primaire, le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg (17,2%).démondialisation. Le duel entre François Hollande et Martine Aubry se tend à trois jours du second tour de la primaire d'investiture socialiste, le premier accusant son adversaire de «caricature», la seconde dénonçant son «flou» et ses emprunts à la droite. Le député de Corrèze, favori pour l'investiture présidentielle, et la maire de Lille se sont affrontés, mercredi soir, lors d'un débat sur France 2 suivi par 5,9 millions de téléspectateurs, un record pour les débats de la primaire. Une confrontation sans heurts marquée toutefois par une stratégie plus offensive de la candidate. Elle a notamment critiqué le «flou» du projet de François Hollande, coupable à ses yeux de représenter une «gauche molle» face à la «gauche dure» qu'elle assure incarner. François Hollande a alors parlé de «gauche sectaire» à son endroit. «Des mots de droite», a répliqué, jeudi, sur RTL Martine Aubry, qui a durci le trait contre son rival. «ça me gêne toujours quand un homme de gauche utilise les mots de la droite». Elle a de nouveau fustigé le «flou» de l'élu de Corrèze qui selon elle «essayait de passer entre les gouttes» lors du débat. «Ma grand-mère disait : quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup», a-t-elle lancé. «J'ai essayé de mettre le doigt sur certains de ses loups». Invité d'Europe 1, François Hollande a poursuivi l'affrontement à distance en déplorant les «caricatures». «Je ne veux pas tomber dans ces caricatures, il n'y a pas des durs et des mous», a-t-il souligné. «La gauche, elle n'a ni à être sectaire ni fragile. Elle a à être tout simplement elle-même». «Je ne veux pas être dans la dévalorisation. Je n'ai pas besoin moi de dénigrer, de dévaluer, de dénoncer», a-t-il insisté, précisant qu'il n'avait pas cherché «à blesser qui que ce soit» en parlant de «gauche sectaire». «Il n'y pas ici les flous et les clairs. Il y a ceux qui peuvent, celui qui pourra, donner un projet à la France», a-t-il déclaré. François Hollande, sorti en tête du premier tour de la primaire avec 39,2% des voix, bénéficie des ralliements de Jean-Michel Baylet (0,6%), Manuel Valls (5,6%) et Ségolène Royal (6,9%). Martine Aubry a recueilli 30,4% des suffrages au premier tour, dimanche dernier, mais estime que «ce n'est pas plié». Les duellistes attendaient désormais la décision du «troisième homme» de la primaire, le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg (17,2%), qui conditionnait son choix -ou non-choix- au débat de mercredi soir et aux réponses des deux candidats à sa lettre ouverte sur la démondialisation. Un article paru, mercredi soir, sur le site Internet de Libération prête à Arnaud Montebourg l'intention de soutenir «à titre personnel» François Hollande. Le député de Saône-et-Loire a démenti sur Twitter : «Je suis surpris qu'on me prête une décision de soutien à l'un ou l'autre des candidats, que je n'ai pas prise».