Candidate à la présidence de la République "avec l'idée de gagner", Martine Aubry a déclaré mercredi s'être donnée pour mission de "redresser la France" si elle l'emporte en 2012. En lice pour la primaire socialiste depuis mardi, la première secrétaire du PS a appelé de ses voeux un débat avec les Français pour savoir lequel des cinq candidats PS déclarés sera le mieux à même d'incarner la France. "Ce que je souhaite c'est que le débat ait lieu avec les Français, pour que les Français voient ce qu'on a dans le ventre, dans le coeur, si on a l'épaisseur, si on est capable d'incarner la France", a-t-elle déclaré sur France Inter. "Quand on incarne la France, son histoire, ses valeurs on porte une autre politique que celle qui est menée aujourd'hui", a ajouté la maire de Lille. Son principal concurrent dans les sondages, François Hollande, a placé sa campagne sous le signe d'une présidence "normale" et donne priorité aux jeunes dans son programme. La présidente de la région Poitou-Charentes, Ségolène Royal, parle d'"ordre juste" tandis que le député Arnaud Montebourg se fait le chantre de la "démondialisation". Martine Aubry parle quant à elle de "redressement de la France". "Ce pays qui a fait les Airbus et les TGV et qui aujourd'hui, on le voit encore avec l'augmentation du chômage, est en train de décliner", a-t-elle dit. "J'ai des réponses pour que la France se redresse, pour qu'elle se retrouve dans la justice, qu'on donne sa chance à chacun". En retard dans les sondages sur François Hollande, Martine Aubry a dit s'engager "avec l'idée de gagner". Les soutiens s'organisent La liste des candidats à la primaire socialiste désormais complétée, les soutiens s'organisent derrière les uns et les autres. Le maire de Lyon, Gérard Collomb, a annoncé mercredi qu'il se rangeait derrière la candidature de François Hollande pour la primaire PS, à la différence du maire de Paris Bertrand Delanoë, qui soutient Martine Aubry. La première secrétaire du PS et le député de Corrèze sont en lice, avec trois autres prétendants, pour la primaire appelée à désigner le candidat socialiste pour l'élection présidentielle de 2012 en France. Le scrutin aura lieu en octobre. Gérard Collomb, un proche de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, a finalement décidé de soutenir François Hollande. "Je me rangerai derrière François Hollande car je pense qu'il porte un projet pour la France social-réformiste capable de nous sortir des difficultés où nous sommes actuellement", a-t-il déclaré sur RTL. "Au PS, il y a deux grandes lignes: une très à gauche (...) et une qui pense qu'il faut immédiatement se colleter les grands problèmes de la France et je pense que c'est ce projet que porte François Hollande", a ajouté le maire de Lyon, au lendemain de l'entrée en lice de Martine Aubry dans la course à la primaire. Gérard Collomb a dit approuver l'idée d'une présidence "normale" défendue par François Hollande. François Hollande "incarnera à la fois la France et un gouvernement apaisé, avec un Président de la République qui présidera et un Premier ministre qui exercera la plénitude de ses fonctions", a-t-il estimé. "On a vécu les difficultés de «l'hyperprésidentialisme», il faut revenir vers un gouvernement normal de la France", a-t-il souligné. Mardi soir, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a confirmé son soutien à Martine Aubry, en qui il voit "une femme d'Etat". "Je vais soutenir Martine Aubry parce que je pense que c'est une femme d'Etat", a-t-il déclaré sur France 2. "Je pense que Martine Aubry est vraiment celle qui est le plus en situation, elle a des convictions qu'elle a mises à l'épreuve vraiment dans les actes à Lille, elle est solide et je pense qu'elle peut redonner une dignité à la fonction présidentielle, insuffler une vraie dynamique au pays", a ajouté le maire de Paris.