A moins d'un an de la présidentielle, le PS revendique quelque 600 nouvelles adhésions par semaine. Un pic de 700 a été enregistré la semaine qui a suivi l'arrestation de DSK. Les «strauss-kahniens» seront-ils représentés à la primaire socialiste? La question se pose avec acuité à l'approche du dépôt des candidatures pour un scrutin interne qui réveille les ambitions d'un PS protéiforme. L'audition par la justice américaine de Dominique Strauss-Kahn, lundi à New York, a anéanti tout espoir de lui voir jouer un rôle dans une élection présidentielle pour laquelle il partait favori il y a encore un mois. «Il est convoqué le 18 juillet et le 13 juillet nous allons clore les inscriptions pour la primaire interne du Parti socialiste donc il suffit de regarder ces deux dates pour voir qu'il ne sera pas de la compétition», a souligné sur France Info l'un de ses proches, Jean-Christophe Cambadélis. Autre signe du délitement de la planète «DSK», le site militant www.generationdsk.fr va changer de nom. «Nous avons fait le deuil et avons intégré que Dominique Strauss-Kahn ne serait pas candidat à la présidentielle», a dit sur Europe 1 l'une de ses responsables, Mathilde Marmier. Elu «orphelin» de Dominique Strauss-Kahn, le député Pierre Moscovici a déclaré, mardi, qu'il envisageait d'incarner à la primaire du PS des idées qu'il défendait auparavant dans l'ombre de l'ex-patron du Fonds monétaire international. «Evidemment, j'y pense, c'est assez logique», a dit l'élu du Doubs, pour qui les idées de Dominique Strauss-Kahn «peuvent toujours être centrales dans la campagne qui vient». Son nom pourrait donc s'ajouter à ceux de François Hollande, Ségolène Royal et Arnaud Montebourg, déjà en campagne, et de Martine Aubry, dont la participation est probable. Jean-Christophe Cambadélis plaide, quant à lui, pour un rassemblement des partisans de l'ancien patron du FMI qui peuvent «être unis (...) pour peser sur la présidentielle». Pour l'heure, c'est l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande qui a ravi à Dominique Strauss-Kahn la place de favori dans les sondages, devant Martine Aubry. A Metz lundi soir, la première secrétaire a entretenu le suspense sur ses intentions. «J'ai fixé des agendas, des étapes et je m'y suis toujours tenue», a rappelé la maire de Lille. Ses partisans, à commencer par le porte-parole du PS, Benoît Hamon, ne doutent guère de sa participation à la primaire. «Ma conviction est depuis le début qu'elle est la femme en situation de faire gagner la gauche», a-t-il déclaré sur RMC et BFM-TV, tout en se disant prêt à se ranger derrière François Hollande si ce dernier remporte finalement la primaire. Même souci d'unité affichée de la part de Martine Aubry, qui dit ne pas douter du sens des responsabilités de son camp, y compris dans les rangs des partisans de Dominique Strauss-Kahn. «Je crois qu'aujourd'hui s'il y a bien quelque chose qui réunit les socialistes, c'est le sentiment profond de responsabilité qu'ils ont par rapport à un pays qui va si mal», a-t-elle fait valoir à Metz. Interrogée sur Canal + sur ses liens avec les «strauss-kahniens», Ségolène Royal a répondu qu'elle ne se situait «absolument pas par rapport aux autres socialistes». «Moi, je suis tournée vers les Français puisque ce sont les Français qui vont décider de ce rassemblement», a dit celle qui porta les couleurs du PS dans la course à l'Elysée en 2007. A moins d'un an de la présidentielle, le Parti socialiste revendique quelque 600 nouvelles adhésions par semaine depuis les élections cantonales de mars. Un pic de 700 a été enregistré la semaine qui a suivi l'arrestation de Dominique Strauss-Kahn, le 14 mai à New York. «Je ne suis pas sûre qu'il y ait un lien de cause à effet mais en tout cas ça n'a pas empêché les gens d'adhérer», a dit à Reuters Pascale Boistard, secrétaire nationale à l'organisation et aux adhésions au PS. Elizabeth Pineau (Reuters)