Le Parti socialiste français entre ce début de semaine dans une phase décisive avant la présidentielle de 2012 avec l'ouverture du dépôt des candidatures pour les primaires d'octobre et l'entrée dans la bataille de la patronne du PS, Martine Aubry. Du côté des candidatures, le couloir de Martine Aubry sur la ligne de départ, libéré par l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol aux Etats-Unis, ne saurait rester vide bien longtemps. La candidature de la maire de Lille devrait couronner la liste des prétendants d'une primaire socialiste dont la gauche veut faire sa rampe de lancement vers l'Elysée en 2012. Martine Aubry, qui a reçu vendredi le soutien d'élus "strauss-kahniens" emmenés par Michel Destot, rejoindra François Hollande, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls dans un bal des prétendants où le député de Corrèze fait figure de favori. Toujours haut dans les sondages, mais désormais talonné par Martine Aubry, François Hollande poursuit sa campagne entamée fin mars sur le thème de l'homme "normal" désireux de faire naître un "rêve français". François Hollande sera mardi dans le Pas-de-Calais, samedi à la "fête de la Rose" dans l'Aude, et s'envolera ensuite pour une tournée dans les Antilles françaises. Confiant malgré le mouvement "Tout sauf Hollande" qui s'est fait jour au Parti socialiste, son entourage refuse d'accélérer la cadence. "La primaire, ce n'est pas un objectif, c'est une étape sur la route", dit le député "hollandais" Michel Sapin. "C'est comme dans le Tour de France: après le Tourmalet il faut en garder sous le pied pour aller jusqu'aux Champs Elysées". Ségolène Royal expliquera quant à elle dimanche, dans le Marais poitevin, au coeur de la région Poitou-Charentes qu'elle préside, le sens d'une candidature lancée dès novembre 2010. En retard dans les sondages, la candidate malheureuse du PS dans la course à l'Elysée en 2007 joue la carte de l'expérience et de la persévérance. "Aujourd'hui, comme en 2007, je suis une femme de vérité", dit Ségolène Royal cette semaine dans VSD. "J'ai subi des épreuves assez dures. J'ai appris. Et j'en ai tiré des enseignements", ajoute l'élue, qui donnera une conférence de presse mercredi et fera campagne tout l'été. Sûr d'avoir le nombre de parrainages nécessaires pour aller jusqu'au bout, Arnaud Montebourg donnera quant à lui ce lundi un meeting au théâtre Dejazet à Paris sur son thème fétiche de la démondialisation. Selon son entourage, son livre "Votez pour la démondialisation !", est à la cinquième place du classement des essais avec plus de 30.000 exemplaires vendus en un mois. Le député de Saône-et-Loire, qui présente ses rivaux comme des responsables du passé, sera mardi dans le Finistère, jeudi dans le Jura et samedi à la "fête de la Rose". L'autre quadra de la liste, Manuel Valls, a réactivé début juin la candidature qu'il avait mise en sommeil pour soutenir Dominique Strauss-Kahn. "On a besoin de visages nouveaux", affirme le député-maire d'Evry, très présent sur les thèmes de sécurité. Manuel Valls n'a pas encore dit s'il avait le nombre suffisant de parrainages pour officialiser sa candidature. Malgré le choc provoqué par la mise hors-jeu de Dominique Strauss-Kahn, le PS reste favori face à Nicolas Sarkozy. Le président sortant est donné perdant dans les sondages en cas de candidature Aubry ou François Hollande.